Le Collectif reporte sa création
Stoppé en plein élan. À l’heure du confinement, le Collectif 8 démarrait les premières représentations à Antibes de sa nouvelle création : 1984. Si une captation vidéo a pu être réalisée avant de quitter la scène, la troupe théâtrale made in chez nous s’est retrouvée en suspend. « Aucun professionnel n’a vu la pièce. Ce qui est primordial pour nous », ajoute Gaële Boghossian cofondatrice de l’entité avec Paulo Correia, mais également plume et metteur en scène qui a rapidement planché sur la suite des évènements avec l’équipe. Le but ? Anticiper dans le flou artistique ambiant. Pour ce faire, une décision crève-coeur a été prise : « Habituellement nous présentons une à deux nouvelles créations par an. Mais là, ce ne sera pas possible. »
« Nos partenaires ont été à l’écoute »
L’enjeu s’avère trop important. Alors ces prochains mois il sera possible de rattraper l’adaptation d’Orwell et également de découvrir la reprise de La Religieuse de Diderot. Il faudra attendre janvier 2022 pour savourer la nouvelle pépite qui promet de passer un palier supplémentaire dans la technique… « Nous avons la possibilité de nous engager sur le scénario le plus idéal dans ce contexte grâce à nos partenaires. Je pense notamment à Daniel Benoin [NDLR. directeur du théâtre Anthéa] qui a été à l’écoute et a fait en sorte que les choses se passent au mieux pour notre avenir. » Une confiance renforcée par le statut de compagnie associée à la structure officialisé cet hiver. Un port d’attache durant la tempête. Et des phares, restant allumés contre vents et marées. OEuvrant en tant que chargée de production et de diffusion, Vanessa Anheim Cristofari souligne l’élan humain qu’elle a pu constater : « Nos partenaires ont pris de nos nouvelles, ont fait en sorte de connaître nos urgences… C’est quelque chose de fort. Je pense notamment au théâtre de Draguignan qui a payé la session alors que nous n’avons pu assurer de représentation à cause de la crise sanitaire. » Autant de mains tendues qui ne sont pas toutes attrapées par le Collectif comme le précise Gaële Boghossian : « Pour nous c’est une situation inquiétante mais pas catastrophique, contrairement à d’autres. Et si chacun laisse à ceux qui en ont le plus besoin les aides, je suis persuadée que l’on peut tous subsister. » Un acte engagé allant dans le sens commun : celui de construire un lendemain en réservant une place pour chacun.