« C’est extrêmement positif »
Éric Fouzari a fait de la piste cyclable son cheval de bataille. Sauf que le bas du boulevard n’est pas sur son territoire. On a donc demandé l’avis des représentants « légitimes » du quartier.
Au téléphone, Maurice Bousin, président du comité de riverains de Saint-Philippe a du mal à cacher son agacement : « Le président du Parc-Impérial s’intéresse tout à coup au bas du boulevard. Son intrusion est négative. Et je ne comprends pas bien la genèse de cette agitation politique. »
Pour lui, les aménagements actuels de Gambetta sont à pérenniser : « On a gagné sur la pollution sonore et de l’air. Pour les propriétaires, c’est extrêmement positif. C’est une plus-value. » Et d’ajouter : « C’est facile de lever les gens contre la mairie, mais il ne faut pas oublier pourquoi le projet a démarré rapidement. Au déconfinement, la capacité des transports en commun était réduite. La mairie a proposé une solution pour combler le manque avec le vélo et la création d’une ligne de bus supplémentaire. » Et de reconnaître : « Au début, il y a eu des cafouillages mais la mairie a toujours été à l’écoute. Et je suis sûr que la requalification du quartier contentera tout le monde. »
Quid des commerçants ?
« Je n’avais jamais laissé la porte de la boutique ouverte »
Michaël Gross, président de l’association de commerçants Avenir Gambetta qui regroupe adhérents, est directement concerné. « En tant qu’opticien, j’ai beaucoup de clients véhiculés, reconnaît le Strasbourgeois. C’est sûr qu’ils râlent un peu, mais ils vont s’habituer. » Depuis que la circulation automobile a été retirée, il respire : «En seize ans, je n’avais jamais laissé la porte de la boutique ouverte. » Pour lui, le projet
« ambitieux » de la Ville va permettre de redynamiser le boulevard. « Ce n’est pas miraculeux, mais je raisonne sur ce qu’on va avoir après. Le plan de requalification globale va nous faire perdre entre et voitures par jour. Elles seront remplacées par personnes qui prendront le BHNS. La perte d’automobilistes sera compensée par les chalands qui viendront faire leurs courses à pied ou à vélo. »
Un plus. D’autant que les études tendent à montrer que les piétons et cyclistes sont de bons clients pour les commerces de proximité ().
Et l’opticien d’ajouter : « On a instauré un bon dialogue avec la mairie. Chaque fois qu’on a demandé quelque chose, on l’a eu.
On a eu des places de parking à la place de l’emplacement taxi à l’angle de la rue de France, des aires de livraison… Philippe Desjardins, de la Fédération du commerce niçois et de l’artisanat a même mis en place des tickets de parking gratuits de deux heures pour nos clients aux parkings du Palais Masséna et Palmeira. »
Son association a d’ailleurs sondé les commerçants, entre la Promenade et le jardin Alsace-Lorraine. La majorité d’entre eux ( contre ) ont signé « pour » la piste cyclable actuelle et « pour » le projet global ( contre ). Et figurent, pourtant, sur la liste des commerçants réticents établie par Eric Fouzari… De quoi perdre les pédales ! (1) « Commerce de centre-ville et de proximité et modes non motorisés » : enquête menée en 2003 par la FUBicy et l’IFRESICNRS, avec le soutien de l’Ademe et du ministère de l’Environnement.