Nice-Matin (Cannes)

Le Larvotto se jette à l’eau

Les baigneurs ont retrouvé, hier matin, les lieux reconfigur­és jusqu’au 13 septembre. Les modalités d’accès et le port du masque obligatoir­e jusqu’à la plage en ont dérouté plus d’un

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

Au thermomètr­e : 27 degrés ! Un temps à aller se baigner. Nombreux sont ceux qui se sont fait cette réflexion hier, tant la plage du Larvotto, enfin rouverte au public, a été prise d’assaut par les baigneurs en manque de Méditerran­ée.

Fermée à l’automne dernier pour entamer un vaste chantier de deux années dans le quartier, l’unique plage de la Principaut­é rouvre temporaire­ment ses portes jusqu’au 13 septembre, pour permettre de profiter du littoral par temps chaud.

« J’applique les règles, Madame ! »

Mais la logistique mise en place par le gouverneme­nt pour accéder à la plage, fait que la baignade se mérite encore plus qu’avant. Première déconvenue à l’arrivée, dont trois amies font les frais : le port du masque est obligatoir­e pour circuler, jusqu’à l’installati­on sur le sable. Comme un videur à l’entrée d’une boîte de nuit, un agent de la police maritime veille à faire respecter la consigne et invite le trio à rebrousser chemin. Même chose pour une riveraine qui veut passer, avec son chien en laisse. Les bêtes à quatre pattes ne sont pas tolérées. Et ça ne plaît guère à certains. « Écoutez Madame, je viens de prendre mon service ce matin et j’applique les règles qui ont

été établies », plaide l’agent, face à l’humeur de dogue de la riveraine refoulée.

« Des efforts ont été faits »

Une fois passé l’unique accès depuis l’avenue Princesse-Grace, il faut enjamber le chantier du Larvotto qui est toujours actif. Une passerelle, puis un escalier – ou une plateforme ascenseur – permettent de gagner la plage. Cet accès est unique avec un sens pour entrer, et un autre pour sortir. Outre la disparitio­n du T central, le site balnéaire est le même. Une longue bande de gravillons blancs a été déployée, ourlée par un long cheminemen­t en planches, comme à Deauville, qui permet de parcourir toute la zone. Des douches et des sanitaires temporaire­s ont été installés, comme quelques tentes immaculées, côté Est, pour se préserver de la chaleur. L’ensemble est plutôt réussi, de l’avis général des baigneurs qui ont pris hier leurs quartiers d’été. «Des efforts ont été faits, admet Françoise, qui a plutôt ses habitudes balnéaires à Cap-d’Ail. Ceci dit, l’accès n’est pas très engageant, on voit les grues

et on entend le chantier. » Ce devrait être le point noir en semaine, pour tous ceux qui rêvent d’une sieste sur la plage. Le chantier du Larvotto, juste derrière la palissade de la plage, et celui de l’extension en mer, tout proche, donnent le « la » à un brouhaha de fond. Mais 2020 est une année transitoir­e pour le quartier.

« Détendre la clientèle au maximum »

Pour cette reprise, en plus des équipement­s, le gouverneme­nt a permis à quelques commerces de retrouver un lieu d’exploitati­on. Le Miami, enseigne phare de la plage, dispose d’une terrasse pour déjeuner et de longues rangées de matelas à louer pour les amateurs. L’équipe du Palais du Maillot, autre commerce historique du Larvotto, a pris possession de deux chalets en bois pour y vendre maillots, crèmes solaires, bouées… À côté, le snack Moana enchaîne les cafés et les jus d’oranges pressées.

« Nous sommes là pour détendre la clientèle au maximum, qui attendait cette réouvertur­e et qui en a bien besoin », lance Eric, alias Tonton, étonné déjà d’une telle affluence.

« Je fais de mon mieux pour sourire

au maximum », ajoute-t-il en riant. Une bonne humeur qui rappelle que, malgré tout, c’est l’été et qu’on est à la plage !

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(Photos Cyril Dodergny) Les baigneurs ont pris leurs quartiers d’été hier sur la plage.
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C’est l’unique accès à la plage : une passerelle, depuis l’avenue Princesse-Grace, permet d’enjamber le chantier.

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