Nice-Matin (Cannes)

Ce Niçois connaît bien Jean Castex

Michel Lethiec, qui dirige le Festival de musique de Prades, a longuement côtoyé le nouveau Premier ministre, maire de cette petite ville. Il nous en parle…

- ÉRIC FAREL efarel@nicematin.fr

Il n’a pas hésité une seconde ! Lorsque nous lui avons demandé s’il accepterai­t de nous parler de Jean Castex, de nous brosser en quelque sorte un petit portrait du nouveau locataire de Matignon, le Niçois Michel Lethiec nous a dit oui. Spontanéme­nt. C’est que les deux hommes ont un dénominate­ur commun : la ville de Prades. L’un en est le maire depuis 2008, réélu brillammen­t en mars dernier ; l’autre est le directeur artistique du Festival de musique Pablo Casals – l’un des plus importants d’Europe en ce qui concerne la musique classique – que cette bourgade des Pyrénées-Atlantique­s d’un peu plus de 6 000 habitants organise annuelleme­nt depuis 70 ans.

« Par fonction, explique Michel Lethiec, le maire est aussi le président de notre Festival, et il s’est beaucoup investi moralement et pour nous trouver de l’argent. Cela fait donc deux mandats successifs que l’on se supporte (rires) .»

«Ilalesens de l’État »

Comment juge-t-il celui qui est devenu vendredi le deuxième personnage de l’État ? « C’est quelqu’un de très sympathiqu­e, de très empathique, d’un accès très facile. De surcroît, il est du Sud, ce qui facilitait encore plus les choses entre nous. Par contre, ajoute-t-il, il a un caractère bien trempé, il sait ce qu’il veut. »

Le musicien se souvient avoir écouté nombre de concerts au côté de l’homme politique. « Il n’est pas un grand spécialist­e de musique [plutôt de rugby, Ndlr], mais par formation, ces gens-là sont un peu curieux de tout. » Curieux et amateur de bonnes blagues. « Ah, ça, oui. Tout comme moi. Il nous est d’ailleurs arrivé d’en échanger par SMS. Il a beaucoup d’humour. De temps en temps, on se retrouvait à Paris, pour parler du Festival. À l’époque, il était à la Cour des comptes et cela me faisait tout drôle de parler budget devant cette honorable institutio­n. On prenait un café à la brasserie Flottes, très tôt le matin, à cause de son emploi du temps chargé. Pas toujours facile pour moi, parce que comme vous le savez, les musiciens ne sont pas trop du matin… » Au fait, Michel Lethiec a-t-il été surpris par la nomination de Jean Castex ? « Non, parce que c’est quelqu’un de très travailleu­r, et c’est quand même un “vrai” politique. En fait, je m’y attendais. Il y a quelque temps, on parlait déjà de lui pour le ministère de l’Intérieur. Vous savez, il est fréquent de voir, parmi mes collègues ou mes élèves, des gens qui travaillen­t beaucoup, mais dont on sait qu’ils ne réussiront pas. Lui, on sentait qu’il voulait et pouvait y arriver. C’est quelqu’un, j’en suis sûr, qui a le sens de l’État, qui est né avec cette fibre. »

Et d’ailleurs, le clarinetti­ste ne doute pas de le voir s’acquitter de sa charge avec compétence… « Il va y arriver, même si la mission n’est pas facile. Je l’espère en tout cas, pour lui… et pour nous. C’est sûr que diriger Prades est moins compliqué. J’espère qu’il nous rejoindra de temps en temps au Festival. » Vendredi, Michel Lethiec a envoyé un petit message au Premier ministre. Court. Pour le féliciter et lui souhaiter bonne chance. «Jenesais pas s’il me répondra. Avant, il était facilement joignable et je l’ai encore eu au téléphone il y a une semaine pour un projet. Je sais que c’est une période qui va finir. Je ne le regrette pas, parce que je comprends qu’il vient d’entrer dans une autre dimension. Il était déjà très occupé avant. Alors maintenant… »

 ?? (DR) ?? Michel Lethiec, ici dans l’abbaye SaintMiche­l de Cuxa à Prades, où a lieu chaque année le Festival de musique qu’il dirige. Ci-contre, avec le nouveau Premier ministre.
(DR) Michel Lethiec, ici dans l’abbaye SaintMiche­l de Cuxa à Prades, où a lieu chaque année le Festival de musique qu’il dirige. Ci-contre, avec le nouveau Premier ministre.

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