Des résultats encourageants pour les finances
Épargne en hausse, taux de fiscalité inchangé, désendettement… la majorité a présenté de bons résultats lors du conseil municipal. L’opposition souligne « quelques inflexions positives »
Vaste sujet que celui des finances dans la cité des parfums. À tel point que le maire a souhaité bouleverser l’ordre du jour du conseil municipal, mardi, pour commencer par le budget (ou bien a-t-il préféré repousser le long processus de nomination des membres des commissions, sujet que nous aborderons dans une prochaine édition). Après avoir passé en revue le compte de gestion, l’assemblée délibérante s’est intéressée au compte administratif. Premiers éléments avancés par Jérôme Viaud : si en 2014, près de 80 % des investissements étaient financés par emprunt seul, en 2019 ce taux a été ramené à 50 %. Dans le même temps, la ville rembourse plus qu’elle n’emprunte (7,7 M€ remboursés contre 5,2M€ souscrit). L’épargne brute, un des éléments permettant d’établir la santé financière d’une ville, atteint 9 millions d’euros. En progression de 16 % par rapport à 2018, « elle a surtout doublé depuis 2014 » ,a souligné Jérôme Viaud. Les dépenses réelles de fonctionnement sont en progression limitée de 0,65 % par rapport à 2018 alors que les recettes ont progressé de 2,4 %.
« Ces résultats traduisent des efforts conséquents réalisés avec les services. Tout le monde a joué le jeu, tout le monde a serré la ceinture. Un tour de vis supplémentaire pour diminuer les charges et optimiser les ressources afin d’assainir la situation financière de la ville. L’épargne restaurée va nous permettre de nous inscrire dans une politique volontariste d’investissement plus affirmée », a rajouté le maire de Grasse. Dans ce constat financier, Paul Euzière (conseiller municipal d’opposition du groupe Grasse à Tous Ensemble et Autrement) a tenu à apporter quelques précisions.
« Pourvu que ça dure »
« À la lecture de ce compte administratif, on trouve évidemment les priorités budgétaires sur lesquelles notre groupe a constamment été en désaccord depuis 2014 et avant ». Il souligne la hausse de 79 % des dépenses de travaux de voirie « pour cette dernière année pré-électorale, alors que nous réclamons depuis 2015 un plan pluriannuel d’investissements routiers », que la médiathèque et ses travaux représentent 40 % des dépenses d’équipement (3,9 M€) en 2019, mais aussi une augmentation des subventions accordées aux associations. « Mais, en même temps, nous notons une “prise de conscience” de certains. Quoi qu’il en soit, pour aujourd’hui et pour demain, il est impossible de maintenir des services publics de qualité pour la population et de maintenir un tissu associatif solide garantissant un lien social indispensable dans un cadre austéritaire. Ce sont d’ailleurs des préventions que nous avons toujours formulées au cours du mandat précédent. »
Sur la fiscalité locale, Paul Euzière souligne que si les taux locaux n’augmentent pas (depuis 2009), il y a une hausse d’impôts chaque année due à la revalorisation nationale des bases fiscales. « Les taux sont particulièrement hauts au regard des communes voisines, reprend-il. La taxe d’habitation à
Grasse est de 18,90 %, à Antibes 14,9 % et à Mouans-Sartoux 14,4 %. Pour le foncier bâti, c’est 19,45 % à Grasse, 17,5 % à Cannes, 17,4 % à Antibes, 12,4 % à Mougins. Ces taux sont évidemment à mettre en relation avec la qualité du service public rendu et des équipements de la commune ». Et pour conclure : «Le compte administratif relativise les effets d’annonces faites lors du vote du budget primitif 2019. Il s’inscrit dans son exécution et est marqué par quelques inflexions positives dues soit à une meilleure prise en compte des nécessités grassoises, soit à la sagesse imposée par la proximité des élections municipales… Alors nous dirons : pourvu que ça dure. » « Je vous remercie de constater cette amélioration , lui a rétorqué Jérôme Viaud. Sur les taux communaux, certes ils sont ce que vous avez évoqué mais ils restent inférieurs à la moyenne départementale. »
Les divergences sur la gestion municipale demeurent, mais les échanges sont restés cordiaux. Comme Paul Euzière, on ne peut que souhaiter que «çadure».