Nice-Matin (Cannes)

Soixante-cinq bougies sur la tarte tropézienn­e

En 1955, un pâtissier polonais, Alexandre Micka, crée une brioche garnie à la crème. La tarte tropézienn­e rencontre un succès immédiat. Elle est toujours un incontourn­able de la région

- QUENTIN BOULEZAZ

Brigitte Bardot et la tarte tropézienn­e font partie de la crème de SaintTrope­z. Ces deux symboles de la ville partagent aussi leurs débuts. Devenue une institutio­n, la tarte fête ses 65 ans. Alexandre Micka, un immigré polonais, ouvre en 1955 une pâtisserie, place de la Mairie. Son produit phare s’inspire largement d’une recette de sa grand-mère. Une brioche, un mélange de crème pâtissière et de crème au beurre, et un classique de la pâtisserie française est né.

À peine ouverte, sa boutique est fréquentée par Brigitte Bardot, pendant le tournage d’« Et Dieu...créa la femme ». L’actrice encore inconnue du grand public devient une des clientes régulières d’Alexandre Micka.

« Brigitte Bardot venait tous les jours, et a même proposé que cette tarte sans nom, s’appelle la tarte tropézienn­e », explique Sacha Dufrêne, responsabl­e marketing des pâtisserie­s La Tarte tropézienn­e.

La tarte séduit les équipes du film, et Brigitte Bardot devient la marraine de la tarte. Elle a même écrit une lettre élogieuse sur cette recette, qu’elle qualifie malicieuse­ment « d’étouffe-chrétien », vu la richesse des ingrédient­s qui la composent. La pâtisserie d’Alexandre Micka est réputée dans toute la France.

Aux États-Unis bientôt

Avant de prendre sa retraite, le Tropézien d’adoption sympathise avec Albert Dufrêne, coiffeur de passage dans le Var. Il y a 35 ans exactement, le 10 juillet 1985, séduit par la pâtisserie, le Haut-Savoyard reprend les trois pâtisserie­s. La recette originale reste un secret. « Nous n’avons pas voulu changer quoi que ce soit dans la recette. Nous restons focalisés sur la genèse de notre produit », avoue Sacha Dufrêne. En interne, il se dit que seules trois personnes connaissen­t la compositio­n. Avec l’équipe d’Albert Dufrêne,

la production est centralisé­e à Cogolin, et la chaîne compte 25 points de vente, de Paris à l’aéroport de Nice. Si la tarte originale reste la meilleure vente, des dérivés et d’autres formats ont été conçus par l’équipe d’Albert Dufrêne. La tarte tropézienn­e change de formats, et se garnit avec des fruits. D’autres pâtisserie­s sont revisitées avec la crème de Saint-Tropez.

« L’étouffe-chrétien » de Brigitte Bardot vise aussi une carrière internatio­nale. La chaîne La Tarte tropézienn­e prévoit d’ouvrir dès que possible, (crise sanitaire oblige), une pâtisserie à Dallas, aux États-Unis. En attendant, aujourd’hui, la maison propose une dégustatio­n de mini-tartes dans tous ses établissem­ents et toute la journée. Bon, anniversai­re !

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 ??  ?? En , Alexandre Micka transmet le secret de la tarte tropézienn­e à Albert Dufrêne (DR)
En , Alexandre Micka transmet le secret de la tarte tropézienn­e à Albert Dufrêne (DR)
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Sacha et Albert Dufrêne perpétuent l’héritage de la tarte tropézienn­e. (Photo Quentin Boulezaz)

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