« Après le confinement tout le monde se relâche. Et pas que sur la route »
Jean-Louis Trani, directeur de la Maison de la sécurité routière
La Maison de la sécurité routière des Alpes-Maritimes avait programmé plusieurs actions de sensibilisation à destination des usagers de la route. Mais, en raison du confinement, elles ont été suspendues puis annulées. Ce travail de prévention, souvent mené en partenariat avec les communes, a également été victime des élections municipales organisées cette année. Jean-Louis Trani, directeur départemental de la Maison de la sécurité routière, rappelle quelques fondamentaux et dévoile les grandes lignes de l’action sur la prévention des « effets distracteurs », qui devait être lancée en juin, en prévision des départs en vacances, et qui n’a malheureusement pas pu être menée avant l’été.
Quels sont les « effets distracteurs » pour lesquels vous appelez à la vigilance ?
Il y a le téléphone portable bien sûr, les appels et les SMS que l’on reçoit. Il ne faut pas s’en servir au volant. Attention aussi au GPS ! Récemment un automobiliste a porté plainte car son GPS l’a fait tomber dans le port de Marseille... Avant de le lancer, avez-vous eu la curiosité de regarder l’itinéraire qu’il proposait ? Car c’est vous le maître du véhicule. Heureusement nous avons avancé sur les panneaux publicitaires implantés en bordure de route qui peuvent détourner l’attention du conducteur.
Il y en a beaucoup moins qu’avant, sur la RN notamment. Mais il y a le paysage qui peut distraire le conducteur. Notamment si le passager lui dit « regarde comme c’est beau ! » et qu’il est tenté de tourner la tête. Il vaut mieux s’arrêter pour profiter de la vue et prendre une belle photo. Enfin, parmi les effets distracteurs il y a les enfants, qui trouvent le temps long et se chamaillent. Il faudrait que l’autre parent, assis sur le siège passager, apaise les enfants. Si vous roulez sur l’autoroute, pensez aux aires de jeux. Il vaut mieux perdre une demi-heure pour décompresser et que les enfants se défoulent. En réalité, ce n’est jamais du temps de perdu car comme dit le proverbe : « Il vaut mieux arriver en retard dans ce monde en avance dans l’autre. » Le temps d’arrêt est en réalité du temps de gagné. Le gros problème, c’est la fatigue. Il ne faut surtout pas prendre le volant avec une grosse dette de sommeil.
Lors du premier week-end des vacances scolaires, de graves accidents de la circulation sont survenus. Observe-t-on un relâchement après la période de confinement ?
Tout le monde se relâche, et pas que sur la route. Regardez dans les magasins ! Les gens ne respectent plus rien. Nous, êtres humains, avons cette faculté à oublier les fondamentaux. Par exemple : « Je mets mon casque mais je ne l’attache pas car j’en ai pour minutes »... C’est pour cela que, chaque année, nous relançons les actions. D’habitude, nous allons dans les établissements scolaires. Cela n’a pas été possible. Nous intervenons dans les entreprises. Mais, aujourd’hui, elles sont plus préoccupées par la relance de leurs activités...