Deux ans pour repenser le quartier des Terriers
Conseil municipal Le projet de ZAC a été présenté, hier à l’assemblée, pour permettre à la zone d’être revue. L’idée ? Trouver une cohérence dans ce secteur où l’activité s’avère disparate
Trouver du sens, une cohérence. Voici l’axe de réflexion lancé par la municipalité, lors du dernier conseil municipal d’Antibes, concernant l’avenir du quartier des Terriers. Si majorité et opposition reconnaissent qu’un réaménagement s’avère des plus bienvenus pour ce secteur situé au nord de la commune, les positions divergent quant à la solution à privilégier sur ces 27 hectares. Aujourd’hui ? Entrepôts, magasins, parkings, espaces verts et résidences se côtoient aux abords de la RD35. Une situation qui, demain, pourrait changer… défavorablement selon la vision du maire Jean Leonetti : « Si l’on ne crée pas de ZAC (1), nous risquons de nous retrouver dans un contexte où la disparité règne. »Laraison?« En votant cette délibération, les permis de construire seront bloqués durant deux ans. Permettant ainsi de lancer une concertation des 2021 avec la population. Sans cela, il ne sera pas possible de refuser les projets des promoteurs qui pourraient développer de manière anarchique cette zone. »
« Les citoyens désirent une écologie positive et réaliste »
Mais le plan local d’urbanisme direzvous ? « Il n’est pas organisé qualitativement mais quantitativement », souligne le premier magistrat qui décline ses premières idées pour le site : évaluation des besoins de services publics (voirie, éclairage…) et la possible réalisation « d’une coulée verte reprenant les espaces protégés ». Concernant la vente des terrains de particuliers, le maire rappelle que les propriétaires pourraient dans ce cas, vendre leur bien à l’Établissement public foncier qui, à ses dires, a rendu une « évaluation des prix assez honnête par rapport à la constructibilité des terrains ».
Avant de laisser la parole à l’opposition, il illustre : « Je rappelle que nous avons également opté pour une ZAC concernant le chemin des Combes, ce qui permet d’avoir le loisir de discuter tranquillement sans assister à une densification anarchique. » À sa suite, Tanguy Cornec, leader du groupe Antibes Retrouvé (Rassemblement national) regrette la perte de l’atmosphère d’antan. Invoquant les serres et l’âge d’or de la fleur coupée dans la cité, il lance : « Les citoyens ont fait comprendre qu’ils souhaitaient une écologie positive et réaliste. » Son credo ? Favoriser la « relocalisation agricole et le développement des circuits courts ». En clair : « Ce secteur mérite de conserver sur la moitié de sa surface son caractère agricole. »
« Voter contre, c’est voter contre la maîtrise de l’urbanisme »
Micro ouvert, Michèle Muratore pour La Gauche solidaire, écologique et démocratique, souligne l’importance de l’espace rural à ses yeux qui « doit être conservé et non urbanisé ». Et annonce son intérêt tout particulier pour être associée à l’élaboration du projet à la racine. En réponse, le maire s’adresse à Tanguy Cornec avec un petit sourire : « Vous savez déjà ce qu’il faut faire, à vous entendre vous savez ce que le peuple demande. Mais force est de constater que les Antibois ont voté pour la majorité actuellement en place qui souhaite repenser le tissu urbain ici. » En annonçant ne pas « donner de conseils à l’opposition », le premier magistrat annonce : « Voter contre ce texte, c’est voter contre la maîtrise et l’arrêt de l’urbanisme, ce qui est contraire à ce que vous venez de défendre. Sans elle on va avoir des dépôts de permis parcellaires et ainsi se retrouver dans une situation confuse où une chatte ne retrouvera pas ses petits ! » Rappelant les passerelles existant avec le lycée agricole concernant la culture du circuit court, le maire indique : « La concertation doit aussi profiter à l’opposition. » Pour conclure sur le sujet, il propose : « Si vous souhaitez faire des réunions périodiques sur cette ZAC, je suis d’accord. »
1. Zone d’aménagement concerté.