Nice-Matin (Cannes)

Qui sont ces (rares) touristes ?

Avec moins de vacanciers, les commerçant­s voient une nouvelle clientèle qui arrive doucement

- FLORINE AMENTA famenta@nicematin.fr

On dirait le sud », chantait Nino Ferrer. Prenez le soleil, la plage de Juan-lesPins, les terrasses des restaurant­s et enlevez-y le coude à coude pour étaler la serviette, la foule dans les rues. Plages privées et commerçant­s subissent le revers du confinemen­t et des fermetures de frontières. Alors cette année, le sud ne sera pas cet « endroit qui ressemble à la Louisiane.»

« On travaille bien le samedi et le dimanche et le reste de la semaine, c’est calme. » Faute de touristes, Alain Palamiti, gérant de la plage Les Pirates doit se contenter des « habitués qui ont une résidence secondaire dans le coin. »

Un lent démarrage

La raison ? D’après lui, « les entreprise­s qui n’ont pu donner de chômage partiel pendant le confinemen­t ont donné des RTT et des congés payés. Donc je pense que certains Français ne partiront pas ou peu en vacances.» Et même en respectant bien les mesures sanitaires, «ça rassure les clients mais ça ne suffit apparemmen­t pas, on n’a presque pas d’appel. Après les clients qui viennent sont heureux puisqu’avec la distanciat­ion sociale et le peu de monde, ils ont de la place pour eux.»

Les clients dont parle le gérant sont, pour la plupart, de l’hexagone, « il y a le Garden beach qui est fermé, et ça nous prive d’une clientèle étrangère qui était hébergée dans cet hôtel. » Dans les autres établissem­ents, le discours est différent mais la conclusion la même : « On a des touristes mais très peu d’étrangers » confirme Victoria Vidal, employée à la plage Hélios. « Il y a du monde mais ce sont surtout des gens de la région en fait, la clientèle est différente de d’habitude. »

À deux pas, la plage de La Jetée se porte elle, bien, « c’était un peu calme mais depuis lundi les vacanciers arrivent et on affiche complet », confie Victor Santos, le gérant. « On a surtout des Hollandais, Belges et Allemands, même s’ils sont moins nombreux que d’habitude. »

Ces clients profitent aussi de leurs vacances pour se rendre dans les à partir de (1) commerces au pied des plages, mais « ce n’est pas suffisant », explique Anne Piromalli du magasin de vêtements Mlle Lou ,« la pandémie nous a donné une bonne claque, la saison démarre doucement ». En montrant les nouvelles collection­s qu’elle a reçues, la vendeuse fait grise mine, « on sent que les gens sont encore dans la retenue. »

La retenue ? Pas, en tout cas, dans les achats de maillots de bain. Dans son magasin de la marque Banana Moon, Chiara Rivero l’assure « ça se passe plutôt bien pour nous. » Entre deux clientes et une annonce de soldes privés, la jeune femme en est sûre « le gros avantage qu’on a, c’est tout simplement qu’on vend des maillots de bain. Et maintenant on propose des accessoire­s, des locations de paddle, de la vente de noix de coco. C’est le nouveau concept qui doit aussi faire que ça se passe bien. »

Les commerçant­s et plagistes plus mitigés, eux, mettent tous leurs espoirs sur ce week-end prolongé. Comme le souligne Anne Piromalli : « Il nous faudrait des événements, des animations, pour que les gens viennent dans nos commerces » à partir de (2) à partir de (3)

 ?? ??
 ?? ?? Les plagistes reçoivent petit à petit des touristes, pour la plupart, européens et français. (Photo Dylan Meiffret)
Les plagistes reçoivent petit à petit des touristes, pour la plupart, européens et français. (Photo Dylan Meiffret)

Newspapers in French

Newspapers from France