Nice-Matin (Cannes)

Serge De Cuyper : « On a l’ambition d’aller vers le bio pas à pas »

- V. G.

La demi-journée s’est déroulée sur le domaine des Chênes verts. Son propriétai­re, Serge De Cuyper, s’est engagé dans le groupe Dephy en oléicultur­e pour « être accompagné vers une gestion raisonnée des produits phytosanit­aires. On a l’ambition d’aller vers le bio, pas à pas ».

Le verger a été planté en 1998 et mille cinq cents arbres sont en production. Huit cents autres ont été plantés en 2017 et 2018. Le gel du 25 mars dernier a compromis la récolte.

L’arrêt d’un herbicide fait revivre le verger

Depuis que la conversion a été engagée, ses effets ont été rapides : «On n’utilise plus le Roundup depuis quatre ans. Avant, on désherbait en quatre heures, et maintenant cela demande plus de main-d’oeuvre. Mais depuis, on a beaucoup de vie dans le verger. Au bout de deux trois ans, on a vu revenir des insectes, des oiseaux, des lapins et des lièvres », se félicite Serge De Cuyper.

Il peut compter sur les compétence­s de Sylvain Bernard, chef de culture, aux petits soins pour l’exploitati­on, avec l’aide d’un saisonnier, embauché huit mois au lieu de quatre auparavant, en raison du surcroît de travail généré par le changement de pratique.

Si l’enherbemen­t est naturel dans l’oliveraie en production, «onasemé dans les nouvelles parcelles pour lutter contre l’érosion et pour fertiliser, explique aussi Serge De Cuyper. L’irrigation

a été enterrée, pour ne pas favoriser la mouche de l’olive » , qui prolifère dès qu’il y a de l’eau. Comme la pression du ravageur est stable sur le domaine, autant ne pas la favoriser…

La démonstrat­ion dans les rangs d’oliviers a beaucoup intéressé le propriétai­re et son chef de culture. L’achat d’un pulvérisat­eur, différent de celui utilisé dans les vignes, est envisagé : « Notre but est de ne plus utiliser les produits insecticid­es contre la mouche. Ce matériel est fait pour projeter de l’argile. C’est plus cher et ça demande plus de main-d’oeuvre là aussi qu’en convention­nel, mais dans dix ans, celui qui ne s’est pas lancé dans le bio aura du mal à être crédible. Il faut faire ce pas même si je ne pense pas que les prix compensero­nt la différence », estime M. De Cuyper. La plus grande part de sa production d’huile d’olive est en vente à la coopérativ­e de Taradeau, à l’hyper U des Arcs et chez des cavistes. Le reste, 30 % environ, est vendu dans des brasseries et restaurant­s belges, le pays d’origine du propriétai­re.

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Sylvain Bernard, chef de culture, et Serge De Cuyper, propriétai­re du domaine, ne veulent plus utiliser d’insecticid­e contre la mouche de l’olive.

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