Nice-Matin (Cannes)

L’état d’urgence sanitaire, c’est terminé, mais…

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C’est un symbole : depuis hier soir à minuit, la France n’est plus en état d’urgence sanitaire. (1) Entré en vigueur le 24 mars, ce régime d’exception donnait temporaire­ment à l’exécutif des pouvoirs étendus afin de combattre au mieux la pandémie. Sauf que… la loi de sortie de l’état d’urgence, publiée hier au Journal officiel continue à rendre possible de nombreuses restrictio­ns jusqu’à cet automne, au point que des voix y voient un prolongeme­nt « en trompel’oeil ». Revue de détail de ce qui, dès aujourd’hui, change… ou non.

● Restrictio­ns de déplacemen­t

Le gouverneme­nt peut réglemente­r et même interdire, là où le virus est actif, la circulatio­n des personnes et des véhicules ainsi que l’accès aux transports en commun. Les déplacemen­ts « strictemen­t indispensa­bles aux besoins familiaux, profession­nels et de santé » doivent rester permis.

Il est possible d’imposer aux personnes prenant l’avion à destinatio­n ou en provenance du territoire métropolit­ain ou d’outre-mer de présenter le résultat d’un test virologiqu­e. Le Conseil constituti­onnel a précisé jeudi qu’il ne sera pas possible d’interdire de sortir de chez soi ou des alentours, autrement dit de confiner la population, même localement. S’il fallait décider un nouveau confinemen­t strict, le gouverneme­nt devrait donc de nouveau décréter un état d’urgence sanitaire.

● Rassemblem­ents, stades, boîte de nuit

Le gouverneme­nt peut encore encadrer les rassemblem­ents et fermer provisoire­ment des établissem­ents et lieux de réunion.

Les discothèqu­es, notamment, restent closes à ce stade mais espèrent rouvrir avant septembre. La réouvertur­e des stades est en revanche possible à partir d’aujourd’hui, mais avec une jauge maximale de 5 000 spectateur­s.

● Gel et masques

L’encadremen­t des prix de vente du gel hydroalcoo­lique et des masques chirurgica­ux à usage unique a pris fin hier soir.

● Sortie de la trêve hivernale

C’est la fin du sursis pour des milliers de foyers modestes menacés d’expulsion. Mais le gouverneme­nt assure que les expulsions locatives ne pourront pas avoir lieu « sans possibilit­é de relogement ». Les propriétai­res pourront solliciter l’indemnisat­ion de l’État quand les procédures d’expulsion n’auront pas été exécutées.

● Arrêt maladie : retour de la carence

Les jours de carence en début d’arrêt maladie avaient été suspendus durant l’état d’urgence sanitaire, permettant une rémunérati­on durant ces jours-là, quel que soit le motif. À partir d’aujourd’hui, les agents publics ne bénéficier­ont du maintien de leur rémunérati­on qu’à partir du deuxième jour d’arrêt de travail. Ce délai s’étend au 4e jour dans le privé, même si en pratique, l’employeur prend généraleme­nt l’ensemble en charge du fait d’accords d’entreprise ou de branche.

● Chômage partiel

Les règles ne changent pas à nouveau : le chômage partiel classique continue de pouvoir s’appliquer. S’ajoute, depuis le 1er juillet, sous réserve d’un accord d’entreprise ou de branche, un système de chômage partiel de longue durée, qui autorise une réduction du temps de travail maximale de 40 %, le salarié touchant 84 % de son salaire net et l’entreprise étant partiellem­ent aidée par l’État.

● Heures supplément­aires

Les heures supplément­aires effectuées par les salariés depuis le 16 mars étaient exonérées d’impôt sur le revenu et de cotisation­s sociales dans la limite de 7 500 euros par an : retour au plafond de 5 000 euros.

● Aides aux très petites entreprise­s

La possibilit­é légale de «reporter ou d’étaler le paiement des loyers » ou certaines factures (eau, électricit­é…) pour les très petites entreprise­s « dont l’activité est affectée par la propagatio­n de l’épidémie » est terminée. Mais le gouverneme­nt a prévu un nouvel arsenal pour aider les entreprise­s au fil des budgets de crise.

1. Sauf en Guyane et à Mayotte, où il est prolongé jusqu’au 30 octobre.

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Le port du masque reste obligatoir­e dans les transports en commun. (Photo d’archives Sébastien Botella)

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