Nice-Matin (Cannes)

« J’ai un esprit joueur »

Formé au Gym, Andy Pelmard, 20 ans, incarne l’avenir. Pour la première fois, il se confie

- WILLIAM HUMBERSET ET VINCENT MENICHINI À DIVONNE-LES-BAINS

Pas à pas, Andy Pelmard avait fait son trou dans l’effectif niçois. Mais une blessure à la cheville, en novembre , est venue stopper cette ascension. Cette période compliquée à vivre, son parcours « label Nissa » ou son penchant pour l’esthétisme : le défenseur nous a tout dit à Divonne-les-Bains. Convaincan­t, jamais avare de bons mots et d’humour, Pelmard, qui vient de prolonger son contrat avec l’OGC Nice, a survolé son premier oral. Convaincu par ses qualités physiques, mais aussi techniques, Patrick Vieira est également tombé sous le charme.

Andy, vous êtes un pur produit du football niçois…

Oui, j’ai commencé à l’ASBTP. J’ai hésité à faire du foot, car j’avais peur des coachs, des consignes, etc. Je préférais jouer au parc avec les copains. Rapidement, Nice m’a voulu mais j’avais choisi Saint-Sylvestre. Je suis ensuite parti deux ans à Paris, avant de revenir aux sources. J’étais au collège de l’Archet.

A Saint-Sylvestre, il paraît que vous ne jouiez pas en équipe une. Pourquoi ?

En fait, j’étais même pas déclaré (rires). J’étais le meilleur de ma catégorie mais on ne m’exposait pas trop. Un jour, on a fait une opposition contre la une. Le coach Olivier Lopez m’a récupéré. J’étais pas mal, mais la compétitio­n, ça ne me plaisait pas plus que ça. Jusqu’au jour où Nice a voulu que je signe après un tournoi futsal, à  ans. J’avais fini meilleur joueur.

Devenir profession­nel n’a pas été un objectif dès votre plus jeune âge ?

C’était un rêve lointain. Je manquais peut-être d’ambition, de confiance.

J’ai mis du temps à comprendre que j’avais un réel potentiel. J’ai démarré attaquant, avant de jouer ailier. Je pourrais encore dépanner (rires)…

A quel moment avez-vous basculé en défense ?

A  ans. J’étais un dribbleur. J’ai joué défenseur central, à la suite d’un pari. Ce jour-là, j’ai rattrapé tous les attaquants grâce à ma vitesse. C’était simple. J’ai pris du plaisir car j’avais aussi un peu dribblé derrière (sourire en coin).

Quelles étaient vos idoles ? Des joueurs offensifs. J’étais un grand fan de Ronaldinho,

Zizou aussi. J’ai un esprit joueur mais je prends en maturité. Je suis moins fougueux. En tant que défenseur central, j’ai de vraies responsabi­lités. Car, si je me rate, ça peut faire but direct. Je ne vous apprends rien. C’est en jouant le plus simple possible que je serai le plus performant. J’ai compris, par exemple, qu’il fallait parfois dégager en touche. Mais je le fais rarement. J’apprécie d’effectuer des sauvetages, de beaux tacles qui font mal sans que personne ne le voie (sourires).

Dante est l’exemple parfait à vos côtés…

Oui, vraiment. Il nous apporte énormément. Il a un certain âge ( ans), mais il est essentiel pour nous. On doit s’inspirer de lui.

Vous êtes supporter de Nice depuis toujours ?

C’est le club de ma ville. Je n’allais pas beaucoup au stade car personne n’avait le permis chez moi. J’avais fait la der du Ray

(septembre ), un moment inoubliabl­e. J’avais adoré l’ambiance.

Votre carrière a véritablem­ent démarré l’été dernier…

C’est le coach Vieira, qui m’a fait confiance. La victoire à Rennes m’a servi comme rampe de lancement.

L’exemple Malang Sarr ?

Ça m’a donné envie. J’étais son ramasseur de balle quand il avait marqué contre Rennes lors de sa première en pro (août ).

Il a démarré très tôt. Ça faisait rêver. On n’a qu’un an d’écart, mais il a plus d’expérience. Il m’a servi d’exemple. Il va faire de belles choses dans le futur.

Comment est l’ambiance au sein du groupe depuis la reprise ?

On est jeunes, mais si on s’y met tous, on pourra faire de belles choses. Tout a été remis à zéro. Tout le monde a envie de plaire au coach, à la direction du club et aux supporters. Il y a beaucoup de sérieux et de respect par rapport aux directives du coach.

Votre blessure à la cheville est venue couper votre élan en …

Un vrai coup dur. J’enchaînais les matchs, je me sentais en pleine forme, je sortais de ma première sélection en Espoirs. Je ne m’y attendais pas du tout. Je me suis blessé bêtement à l’entraîneme­nt, tout seul. La douleur a été très intense. Le lendemain matin, ma cheville avait triplé de volume. J’ai pris le temps de réfléchir durant cette période, de faire le point en famille. Je me suis rendu compte qu’une carrière tient à un fil, que tout pouvait basculer du jour au lendemain.

Avez-vous douté ?

Ce n’est pas épanouissa­nt d’avoir le pied dans une botte pendant deux mois. Je savais que ça allait être dur de revenir en forme. Lors de mes premiers entraîneme­nts, j’avais encore très mal, malgré une infiltrati­on. J’avais pourtant été sérieux durant la convalesce­nce. Je n’ai pas posé une seule fois le pied au sol. Je me piquais tous les jours, seul, pour éviter les phlébites. Je ne conduisais plus.

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Je me suis rendu compte qu’une carrière tient à un fil ”

Vous vivez toujours avec votre mère ?

Oui, je suis bien, c’est cool (sourires). Mais je vais bientôt m’émanciper. Elle vient voir tous mes matchs. Elle stresse mais elle ne comprend pas grand-chose. Je pourrais lui faire croire que je marque des buts (rires). Mon père est également très présent à mes côtés. Je peux aussi compter sur mes conseiller­s.

Vous avez porté le brassard de capitaine contre Lyon, en deuxième période. Cela vous a-t-il surpris ?

J’étais déjà fier de l’avoir en jeunes car Nice, c’est mon club de coeur. Je ne m’y attendais pas. Ça m’a donné du baume au coeur. C’est un signal fort mais ça ne veut pas dire que je vais jouer toute l’année. J’ai envie de travailler encore plus pour répondre aux attentes du coach et celles de l’équipe.

Êtes-vous droitier ou gaucher ?

Il y a plusieurs choses à prendre en compte. Je préfère contrôler le ballon du pied gauche. En puissance, c’est mieux à gauche. En précision, c’est le droit, celui que j’utilise le plus souvent. Si je dois tirer un penalty, c’est avec le droit car il n’y a pas besoin de frapper en force.

Quel est le coéquipier qui vous a le plus posé de soucis à l’entraîneme­nt ?

(Direct) Mario (Balotelli). Il faisait des choses incroyable­s. Peu de gens savent vraiment ce qu’il vaut. Même lui (sourires)…

Frédéric Gioria passe beaucoup de temps avec les jeunes. Que vous apporte-t-il ?

Ça fait longtemps qu’on échange. Il m’apporte beaucoup. Il peut parfois titiller les jeunes mais il faut passer par là. Il ne veut pas faire de nous des enfants gâtés, mais des hommes. J’apprécie le coach mais aussi la personne. On travaille souvent avec des vidéos à l’appui.

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(Photo OGC Nice Médias) Andy Pelmard a accordé un long entretien à Nice-Matin, à Divonne-les-Bains.
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