Nice-Matin (Cannes)

« L’équipe a de la gueule »

-

à victoire Lors de sa l’an passé. Madrid

C’est un peu par hasard que Clément Russo a atterri dans la région. « Ma copine venait de Dijon, moi de Lyon. Quand elle a trouvé un stage de fin d’études sur la Côte d’Azur, on est venu à Antibes. Pour moi, les conditions d’entraîneme­nt étaient tops, que ça soit la météo ou les parcours ». Depuis son arrivée, deux années ont passé. Clément Russo a pris du galon chez Arkéa-Samsic, remportant l’an passé le classement général du Tour de la communauté de Madrid. En début de semaine, ce solide rouleur a pris le temps de se confier, autour d’un café sur le bord de mer cagnois. En ligne de mire, une première participat­ion au Tour de France, dont le départ sera donné de sa terre d’adoption le 29 août.

Comment s’est passé le confinemen­t, puis le retour à l’entraîneme­nt ?

Au début, on était dans le flou. On s’est rapidement dit que la période sans course serait longue. Donc, comme tous les autres cyclistes, j’ai fait du home-trainer et du renforceme­nt musculaire. La première semaine sur la route, les sensations étaient étranges. On ne pouvait pas assimiler la charge de travail qu’on a l’habitude de faire. Comme j’avais bien travaillé, en faisant du spécifique, la condition est assez vite revenue, après deux-trois semaines sur la route. Là, on sort d’un stage dans les Alpes avec l’équipe (à Albertvill­e) et je me sens prêt à faire une course (il devrait reprendre sur les Strade Bianche, le

er août). d’être au départ.

‘‘

Warren peut retrouver ses jambes de . ”

‘‘

Le Tour, j’espère y être ”

Le fait que le Tour parte de Nice renforce ce désir ?

Ce serait super de débuter dans un grand Tour, ici à Nice. J’ai déjà reconnu la première étape. Avec mon entraîneur et l’équipe, je me prépare pour être prêt pour le Tour de France. Je n’ai pas de certitudes, mais je mets tout en oeuvre pour l’être si on me sélectionn­e. Mais, de toute façon, quand on prépare le Tour de France, on prépare aussi les autres courses.

Qu’a changé votre victoire à Madrid l’an passé ?

Ça m’a fait prendre conscience que j’étais capable de faire de belles choses. Je ne m’attendais pas à remporter le classement général. C’était sur trois jours. J’ai su m’accrocher sur l’étape difficile et faire de belles places sur les sprints (deux fois e), ce qui m’a permis de remporter le général. Ça m’a rassuré, donné confiance.

L’arrivée de Nairo Quintana a changé la dimension de votre équipe...

Je ne l’ai pas beaucoup côtoyé, juste en stage en début de saison. C’était un peu difficile avec la barrière de la langue puisqu’il ne parle ni français, ni anglais. Pendant le confinemen­t, il a progressé en français. J’ai hâte de le voir sur les courses. C’est un grand leader, qui se donne les moyens, qui est investi. On a eu Andre Greipel et on a Warren Barguil, mais avec l’arrivée d’un grand champion comme celui-là, l’équipe a encore évolué. Elle a vraiment de la gueule.

Avec lui, vous pouvez même gagner le Tour ?

Avec son passé et ce qu’il a démontré en début de saison, on a un coureur qui peut monter sur le podium, voire mieux si tout se passe bien. Pour un coureur comme moi, faire un grand Tour avec un leader comme ça, ce ne serait que du bonus, du plaisir.

Vous pourriez être son “ange-gardien” sur les étapes de plaine...

Vu mon profil, si je suis pris, j’aurai plus un rôle sur le plat, dans les bordures ou pour le placer au pied des cols.

L’autre leader, c’est Warren Barguil. Comment le décririez-vous ?

C’est un très grand champion, qui reste simple, ouvert. Il est très sérieux, mais ne se prend pas la tête. Et il est dans le partage.

Peut-il retrouver son niveau de  (e du général, maillot à pois et deux victoires d’étapes sur le Tour) ?

L’an dernier, il avait déjà un très haut niveau. Avec son titre de champion de France, il l’a démontré. Sur ce Tour, je pense qu’il peut retrouver ses

Quel type de coureur êtes-vous ?

Je dirais rouleur-sprinter, j’ai une bonne pointe de vitesse. Je ne vais pas gagner un sprint massif dans une étape du Tour, mais dans un groupe réduit, c’est possible. J’aime les classiques pavées, flandrienn­es.

Ça fait deux ans et demi que je suis pro, j’ai encore à me découvrir, notamment sur les courses à étapes. On verra au fil des années. Je suis aussi puncheur. Sur des bosses pas trop longues, je me débrouille bien.

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France