La Croix et la manière
A l'arrêt comme l'ensemble des basketteurs de l'AS Monaco, Will Yeguete donne de son temps pour des associations comme la Croix-Rouge. Le joueur de 28 ans pense même à évoluer
La période de confinement était longue mais le garçon a trouvé comment optimiser son temps. Rare joueur encore sous contrat avec l'AS Monaco basket, Wilfried Yeguete (28 ans, 2 mètres) a passé plusieurs semaines seul chez lui sitôt la saison interrompue. Mais une idée lui trottait dans la tête et l'intérieur de la Roca Team installé à Beausoleil n'a pas tourné en rond bien longtemps. «Je voulais voir comment aider tout en restant à l'abri du virus », explique-t-il au bout du fil. Quelques clics sur internet plus tard, le natif de Pessac (Gironde) a trouvé son bonheur et commencé à s'investir pour des associations caritatives et humanitaires. « J'ai d'abord envoyé un message dans un groupe Facebook qui regroupe les habitants de Monaco et des alentours fin avril. A la base je comptais contacter la Croix-Rouge mais on m'a dit qu'il y avait déjà une liste d'attente. »
Diplômes à venir ?
Alors l'ancien manceau a patienté, aidant ses voisins à faire les courses avant d'entrer en contact avec l'association Les Anges Gardiens de Monaco. « Je venais deux fois par semaine avec eux pour charger des vans de nourriture envoyés à Nice et Beausoleil », poursuit-il.
Deux mains en plus forcément bienvenues. « J'ai ensuite pu aider la Croix-Rouge en allant faire des courses pour les personnes qui ne pouvaient pas se déplacer. J'ai aussi distribué des masques pour les voyageurs à la gare de Monaco au début du déconfinement. »
« Mon père m’a éduqué comme ça »
Il y a quelques jours, “Will” Yeguete est officiellement devenu bénévole de l'association humanitaire et entend bien utiliser sa notoriété pour développer d'autres actions. «Ilyaunpeu moins besoin de maind'oeuvre en ce moment et moi je ne peux pas aider dans les bureaux. Je suis en train de voir si je peux passer des examens à la CroixRouge pour apprendre les gestes de première nécessité, de sauvetage. Je reste en contact avec eux. Il y a quelques jours, j'ai fait une tournée pour les sans-abri avec Les Anges Gardiens de Monaco. C'était la première fois pour moi. »
Une maraude qui en appelle d'autres pour un joueur conscient de la réalité du terrain... et de sa propre situation. « Je suis très chanceux d'être où je suis en ce moment, je le redis à chaque fois. J'ai toujours pensé que je n'étais pas juste un athlète. Ça doit me venir de mon père, il m'a éduqué comme ça, m'a appris à être là pour les bonnes personnes. On peut bien prendre deux heures par jour pour aider la communauté. »
Avec d'autres joueurs de l'ASM ? « Ce serait bien d'accentuer ces relations avec les associations. Pourquoi pas mettre quelque chose en place avec le club ? Si ça peut aussi inciter d'autres joueurs ou athlètes de Monaco à faire des choses pendant l'année... »