De mille feux
Plus de 350 bijoux prestigieux seront prochainement mis aux enchères à Monaco, dont une exceptionnelle tourmaline Paraiba
Voilà une vente qui s’annonce pleine d’éclat. Les 18 et 19 juillet, l’Hôtel des Ventes de Monte Carlo organise des enchères d’importants bijoux au Café de Paris à Monaco. Parmi les lots phares figure une bague tourbillon dotée d’une exceptionnelle tourmaline Paraiba triangulaire pesant 13,44 cts, entourée de diamants baguettes. Ce joyau «greenish blue» signé par la maison Tabbah est estimé entre 200 000 et 250 000 €. Pierre à la couleur vibrante allant du bleu turquoise vif au bleuvert intense, la tourmaline Paraiba a affolé le monde de la gemmologie dès son entrée sur le marché. Découverte tardivement en 1982 dans l’état de Paraiba au Brésil, cette gemme couleur néon a été présentée pour la première fois à la convention de Tucson (USA) en 1990. Sa teinte électrique, si particulière et unique au monde, lui a valu un succès instantané. Elle compte aujourd’hui parmi les pierres les plus onéreuses et les plus recherchées de la planète. Autre pièce d’exception proposée lors de la vente : une splendide broche Art Déco formée d’un cercle en onyx noir, paré de deux aigrettes en diamants et platine. Réalisé vers 1920 par la Maison Lacloche Frères, ce bijou raffiné de 8,5 cm de haut est estimé entre 25 000 et 35 000 €. C’est à partir des années 1910 que les femmes de la haute société parisienne se sont parées d’une nouvelle couleur inédite : le noir. Symbole de deuil d’une élite profondément marquée par le naufrage du Titanic en 1912, le noir se transforme et par la recherche qu’il suscite alors dans l’habillement, il devient symbole de raffinement, de sobriété et de classicisme. Les joailliers peu à peu vont intégrer le noir dans leurs créations, à l’aide d’émail et d’onyx. Et ils vont le magnifier par contraste en utilisant le blanc : diamants, cristal de roche ou perles deviendront alors leurs matériaux préférés. Présentés lors de la vente, de nombreux lots précieux devraient également susciter l’intérêt des collectionneurs, comme une bague jonc en or jaune centrée d’un cabochon de rubis ayant appartenu au grand acteur et chanteur lyrique russe Feodor Chaliapine (1873-1938) (est. 25 000/35 000 €), ou bien une incroyable perle naturelle en forme de phallus de plus de 1,8 cm de long (est. 50 000/80 000 €) ou encore, un bracelet « Jackie » de Tiffany par Jean Schlumberger, nommé ainsi en hommage à l’ancienne first lady Jackie Kennedy, amoureuse de ce modèle de bijou en maillons articulés (est. 28 000/ 32 000 €). Autant de pièces, 360 au total, qui seront exposées dès le 16 juillet au salon Bellevue du Café de Paris.