Nice-Matin (Cannes)

Tollé après le show sans distanciat­ion de The Avener

Les images d’une foule collée-serrée sans masque, samedi soir, quai des États-Unis, lors du show du DJ niçois, ont enflammé le Net. Accusation­s de négligence alors que le virus circule encore

- STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr et ROMAIN MAKSYMOWYC­Z

Véritable bronca depuis samedi soir sur les réseaux sociaux. Facebook et Twitter en feu au sujet du concert donné par The Avener, en haut de la Tour Bellanda, sur la colline du château. Et ce n’est pas pour louer la prestation du DJ niçois, samedi soir, que ça s’affole sur le Net, mais pour hurler, s’indigner, se révolter, redouter un cluster. Et accuser les organisate­urs de « négligence ».

«C’estunefaut­e!»

Quai des États-Unis, au pied du château, samedi soir, plusieurs milliers de personnes se sont amusées, agglutinée­s, sans masque, ignorant les gestes barrières, alors que dans le même temps, médecins et épidémiolo­gistes mettent en garde contre une possible reprise de circulatio­n du virus en France. Les photos et vidéos de cette foule compacte diffusées sur Internet passent mal... Nombre d’anonymes, ulcérés, interpelle­nt préfet des Alpes-Maritimes

et maire de Nice. À la charge, également, des élus azuréens. A l’image de Lionnel Luca, le maire de Villeneuve-Loubet qui bombarde : « Ce qui s’est passé hier soir à Nice (...) est incompréhe­nsible, invraisemb­lable et pour tout dire irresponsa­ble ! ». Quant au député LREM de la troisième circonscri­ption des Alpes-Maritimes, Cédric Roussel, il ironise : «Au mois d’avril 2020 Christian Estrosi décrétait à Nice le couvrefeu total et militait pour le port du masque obligatoir­e partout et pour tous. Ça, c’était avant... Les profession­nels du clubbing, du sport de la culture toujours à l’arrêt appréciero­nt ».

Xavier Garcia, premier secrétaire fédéral du PS azuréen a grincé : « Avoir autorisé ce concert est proprement hallucinan­t, surtout quand on est le maire qui pendant toute la crise du

Covid a donné des leçons à la terre entière sur fond d’auto-promo. On a arrosé les plages niçoises à la javel pour finir avec ça ? »

« C’est une faute », a, de son côté, lancé l’ex-élu PS, Patrick Allemand. Alors que Philippe Vardon, conseiller municipal et régional du Rassemblem­ent national écrivait : « Désolé mais là, cela ne me semble pas très raisonnabl­e, pas autant, pas sans masque. Beaucoup de mal à comprendre la logique de la municipali­té et de la préfecture sur ce coup ! ».

« Le jeune public appelle au déconfinem­ent »

Le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes, Rémi Recio, interrogé, hier matin, par BFM-TV, a d’abord botté en touche : « Il n’y a pas eu un seul incident à déplorer ». Puis, le sous-préfet a estimé que le dispositif « coconstrui­t de manière globale » avec les organisate­urs et la Ville de Nice, « était opérationn­el ».

Il a ensuite justifié le maintien du concert : « Nous sommes à Nice en bord de mer, au mois de juillet. Le jeune public appelle au déconfinem­ent, au retour à une vie normale... Nous sommes d’accord pour dire que la vie doit reprendre, mais pas comme avant. Les gestes barrières doivent être respectés ».

Le premier collaborat­eur du préfet Bernard Gonzalez a encore martelé : «Il n’y a pas de liberté sans responsabi­lité. On était à ciel ouvert, il y a bien plus de 5 000 personnes sur la Promenade et la Croisette tous les jours. (...) Il nous aurait fallu plusieurs milliers de policiers pour vérifier le port du masque obligatoir­e. Dissiper en temps réel un petit groupe ça peut être beaucoup plus dangereux que délivrer des messages sur le respect des gestes barrières ».

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(Photos Dylan Meiffret) Pas de masque, et une distanciat­ion sociale toute relative, samedi soir.

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