Tollé après le show sans distanciation de The Avener
Les images d’une foule collée-serrée sans masque, samedi soir, quai des États-Unis, lors du show du DJ niçois, ont enflammé le Net. Accusations de négligence alors que le virus circule encore
Véritable bronca depuis samedi soir sur les réseaux sociaux. Facebook et Twitter en feu au sujet du concert donné par The Avener, en haut de la Tour Bellanda, sur la colline du château. Et ce n’est pas pour louer la prestation du DJ niçois, samedi soir, que ça s’affole sur le Net, mais pour hurler, s’indigner, se révolter, redouter un cluster. Et accuser les organisateurs de « négligence ».
«C’estunefaute!»
Quai des États-Unis, au pied du château, samedi soir, plusieurs milliers de personnes se sont amusées, agglutinées, sans masque, ignorant les gestes barrières, alors que dans le même temps, médecins et épidémiologistes mettent en garde contre une possible reprise de circulation du virus en France. Les photos et vidéos de cette foule compacte diffusées sur Internet passent mal... Nombre d’anonymes, ulcérés, interpellent préfet des Alpes-Maritimes
et maire de Nice. À la charge, également, des élus azuréens. A l’image de Lionnel Luca, le maire de Villeneuve-Loubet qui bombarde : « Ce qui s’est passé hier soir à Nice (...) est incompréhensible, invraisemblable et pour tout dire irresponsable ! ». Quant au député LREM de la troisième circonscription des Alpes-Maritimes, Cédric Roussel, il ironise : «Au mois d’avril 2020 Christian Estrosi décrétait à Nice le couvrefeu total et militait pour le port du masque obligatoire partout et pour tous. Ça, c’était avant... Les professionnels du clubbing, du sport de la culture toujours à l’arrêt apprécieront ».
Xavier Garcia, premier secrétaire fédéral du PS azuréen a grincé : « Avoir autorisé ce concert est proprement hallucinant, surtout quand on est le maire qui pendant toute la crise du
Covid a donné des leçons à la terre entière sur fond d’auto-promo. On a arrosé les plages niçoises à la javel pour finir avec ça ? »
« C’est une faute », a, de son côté, lancé l’ex-élu PS, Patrick Allemand. Alors que Philippe Vardon, conseiller municipal et régional du Rassemblement national écrivait : « Désolé mais là, cela ne me semble pas très raisonnable, pas autant, pas sans masque. Beaucoup de mal à comprendre la logique de la municipalité et de la préfecture sur ce coup ! ».
« Le jeune public appelle au déconfinement »
Le directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes, Rémi Recio, interrogé, hier matin, par BFM-TV, a d’abord botté en touche : « Il n’y a pas eu un seul incident à déplorer ». Puis, le sous-préfet a estimé que le dispositif « coconstruit de manière globale » avec les organisateurs et la Ville de Nice, « était opérationnel ».
Il a ensuite justifié le maintien du concert : « Nous sommes à Nice en bord de mer, au mois de juillet. Le jeune public appelle au déconfinement, au retour à une vie normale... Nous sommes d’accord pour dire que la vie doit reprendre, mais pas comme avant. Les gestes barrières doivent être respectés ».
Le premier collaborateur du préfet Bernard Gonzalez a encore martelé : «Il n’y a pas de liberté sans responsabilité. On était à ciel ouvert, il y a bien plus de 5 000 personnes sur la Promenade et la Croisette tous les jours. (...) Il nous aurait fallu plusieurs milliers de policiers pour vérifier le port du masque obligatoire. Dissiper en temps réel un petit groupe ça peut être beaucoup plus dangereux que délivrer des messages sur le respect des gestes barrières ».