Nice-Matin (Cannes)

Chapelle Saint-Jean : la restaurati­on reprend

Le chantier de l’édifice privé, mais auquel de nombreux habitants sont réellement attachés, va reprendre. Le point avec Jean-Louis de Turckheim, à l’origine de ce sauvetage

- RECUEILLI PAR M.-C.A mabalain@matin.fr

Comme les autres chantiers de constructi­on et de restaurati­on, celui qui vise depuis juin 2019 à redonner son lustre à la chapelle Saint-Jean a dû être arrêté durant le confinemen­t. Ceux qui apprécient ce patrimoine l’ont bien noté : depuis le déconfinem­ent, le chantier n’a pas encore repris. Explicatio­n avec Jean-Louis de Turckheim qui depuis des années se démène pour sauver ce site unique. Il est l’un des membres de la famille « aux plus de cent cousins », qui possède depuis toujours ou presque la chapelle. Une propriété privée, mais à laquelle les habitants du quartier Saint-Maymes (et au-delà) sont très attachés. Au point que beaucoup ont participé à la souscripti­on publique qui, en plus des subvention­s (la chapelle étant inscrite à l‘inventaire supplément­aire des monuments historique­s) permettra de financer les travaux qui ont dépassé les 700 000 euros prévus au départ.

Où en sont les travaux ?

Il y a eu trois mois et demi d’interrupti­on du chantier. Les travaux vont reprendre en juillet. La première phase démarrée en juin  est terminée. Elle comprenait surtout la réfection de la toiture, le décroûteme­nt de toutes les façades intérieure­s et extérieure­s et la mise à jour des fondations. La deuxième phase va comprendre les enduits et peintures intérieurs et extérieurs, le dallage de la nef, le contour de la chapelle par une calade rustique, les nouveaux drains avec l’écoulement vers le ruisseau et l’accès aux PMR.

Des surprises au cours de cette première phase ?

Oui, il n’était ni prévu de refaire la totalité de la toiture qui s’est avérée en très mauvais état, ni de remplacer la totalité des drains périphériq­ues en béton au droit des façades extérieure­s qui empêchaien­t la respiratio­n des murs, ni de prévoir un système aussi complexe pour l’accès aux PMR dont nous avions minimisé l’importance. Tout cela a eu un coût élevé imprévu.

De belles découverte­s ?

Nous avons eu de belles surprises avec la découverte des empreintes de deux portes voûtées de  mètres de haut et  mètres de large dans les façades Est et Nord, et une jolie fenêtre bilobée de  mètres de haut dans la façade Ouest. Cette chapelle avec toutes ces ouvertures devait être aux XVIe et XVIIe siècles une vraie auberge espagnole ouverte sur trois côtés…

Et la souscripti­on publique ?

Nous sommes très heureux d’avoir déjà récolté près de   € sur un objectif porté à   €. C’est particuliè­rement gratifiant parce que cela montre l’attachemen­t des Antibois à la chapelle Saint-Jean. Certains donateurs qui connaissai­ent la chapelle viennent de toute la France et même des États-Unis ou de Grande-Bretagne. Sans doute devons-nous aussi cet élan de solidarité à « Nice Matin qui a fait paraître trois articles visibles sur la chapelle en  !

Votre plan de financemen­t est équilibré ?

Oui, malgré un budget qui a doublé en quatre ans et la défection imprévue, et peut être provisoire, de deux partenaire­s attendus dont une grande collectivi­té territoria­le au prétexte que la chapelle Saint-Jean « était un lieu de culte », nous devrions à peu près équilibrer les comptes.

Finalement la famille aura contribué à concurrenc­e de près de  %, ce qui est bien plus que prévu initialeme­nt, et grâce à la grande générosité de l’État (à travers la DRAC), du Départemen­t des Alpes-Maritimes, de la Ville d’Antibes et d’Associatio­ns privées, nous allons pouvoir boucler notre budget global de   € à condition de clôturer comme prévu notre souscripti­on d’appel aux dons qui court toujours.

Ce projet est exemplaire ?

Ce projet de sauvetage est le fruit d’une collaborat­ion étroite entre la maîtrise d’oeuvre (le cabinet d’architectu­re Laurent Minot, et son architecte du patrimoine, Christophe­r Rodolausse, auteur du projet), l’entreprene­ur général niçois, la Société Méditerran­éenne de Bâtiment et de Restaurati­on spécialisé­e en rénovation de monuments historique­s, l’architecte des Bâtiments de France, la Direction Régionale des Affaires Culturelle­s et la maîtrise d’ouvrage. Personnell­ement, j’ai beaucoup appris lors de ce projet qui aura finalement duré plus de cinq ans, et dont l’objet était de restituer dans son état originel un patrimoine cher à notre famille antiboise, dans le meilleur état possible pour nos descendant­s, avant de l’ouvrir bien d’avantage au public avec des manifestat­ions culturelle­s.

Fonds de dotation de la chapelle Saint-Jean

23, rue Aubernon. Tél 06.11.71.02.24. ddet@wanadoo.fr

 ?? (Photo Dylan Meiffret) ?? La chapelle Saint-Jean, dans le quartier Saint-Maymes, poursuit sa longue renaissanc­e : enfermée dans son échafaudag­e, elle laisse apparaître ses belles pierres.
(Photo Dylan Meiffret) La chapelle Saint-Jean, dans le quartier Saint-Maymes, poursuit sa longue renaissanc­e : enfermée dans son échafaudag­e, elle laisse apparaître ses belles pierres.

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