Nice-Matin (Cannes)

Le Centre internatio­nal d’Antibes a bien rouvert

Touché par la pandémie, le CIA a failli ne pas rouvrir ses portes cet été. C’est finalement le cas, avec une activité réduite du fait de touristes moins nombreux

- JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

Du rêve au cauchemar. C’est un peu ce que ressent la direction du Centre internatio­nal d’Antibes (CIA) avec la crise sanitaire. Cette école française pour étrangers, ouverte il y a 35 ans dans la cité des Remparts – au coeur d’un mas exceptionn­el installé à deux pas du centre-ville –, subit la pandémie et ses conséquenc­es depuis le mois de février déjà. Il y a encore un mois, sa directrice, Karine Raccommand­ato, pensait ne pas rouvrir cet été. « L’activité s’est arrêtée net à la fin du mois de février car l’Italie a interdit ses voyages scolaires à l’étranger. » Derrière, l’Europe devient le plus gros foyer de la planète. Les frontières sont verrouillé­es. Le CIA, lui, voit ses réservatio­ns être annulées en cascade. « Nous sommes en première ligne car nous travaillon­s essentiell­ement avec des étrangers. Nous avons mis en place des cours à distance. Mais rien ne remplace l’immersion. »

Déjà  million d’euros de perte de chiffre d’affaires

Les conséquenc­es en termes de finances sont catastroph­iques. Et au plus fort de la crise, alors que le CIA a très rapidement placé ses 43 salariés en chômage partiel, il est inenvisage­able de rouvrir pendant la saison estivale. Période la plus animée pour le centre linguistiq­ue. « Finalement, ça s’est un peu calmé et nous avons décidé, ne serait-ce que pour mes salariés, de rouvrir. Mais c’est sans commune mesure avec une saison normale. Mi-juillet nous atteignons généraleme­nt notre pic avec près de 1 000 étudiants ! Aujourd’hui, nous en avons difficilem­ent une centaine. Cela représente, rien qu’entre février et juin, une période où nous travaillon­s également beaucoup, une perte sèche d’un million d’euros de chiffre d’affaires. » Rouvrir est donc un petit soulagemen­t pour l’établissem­ent. Mais les plus grandes difficulté­s restent à venir pour la directrice et ses équipes. Car malgré une activité majoritair­ement calquée sur le tourisme étranger – le CIA travaille également avec des groupes scolaires étrangers, donc, ainsi que, depuis quelques années, des Français souhaitant apprendre l’anglais –, les écoles comme le CIA ne bénéficien­t pas pour le moment de l’aide massive au tourisme débloquée par l’État. « Nous ne sommes pas considérés, pour l’instant, comme une activité touristiqu­e. Oui, nous faisons de l’enseigneme­nt. Mais nos étudiants sont étrangers. Nous dépendons de l’ouverture des frontières. Et puis il y a le problème des assurances. Je suis couverte lors de fermetures administra­tives. Le président de la République a demandé aux écoles de fermer. Malgré tout cela, on me dit que je ne suis pas couverte. C’est scandaleux. »

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(DR) Le CIA enseigne au coeur d’un écrin exceptionn­el.

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