Entre fatalisme et colère...
Sur le cours Saleya, au canon de midi, hier, les langues se délient et les commentaires fusent sur le quai des États-Unis transformé en boîte de nuit géante, samedi soir, alors que le coronavirus est toujours en circulation. Au bilan, une variation de réactions oscillant entre le fatalisme et le courroux.
Marie, directrice de « La Movida » n’a pas besoin d’un DJ perché sur la tour Bellanda pour remplir son établissement. « On était plein bien avant le concert et comme on ne peut pas pousser les murs...» Sur ce show, elle a un avis mitigé. « D’un côté, il faut bien revivre. Voir tout ce monde, autour de nous, ça fait du bien. Le sentiment de revenir à la normalité. D’un autre côté, je comprends ceux qui craignent un retour de l’épidémie, avec toute cette foule sans masque. Mais ça craint moins que dans un espace confiné, non ? »
« Toute cette foule nous a glacées ! »
Géraldine, 28 ans, en doctorat au CNRS de Villefranche-sur-Mer ne partage pas cet avis. Samedi soir, elle était de sortie sur la Prom’, avec Valentine, sa cousine rennaise. « Quand on a vu toute cette foule, ça nous a glacées. C’est totalement fou, paradoxal. Chaque soir pendant le confinement, on a passé notre temps à applaudir le personnel médical et là on organise ce concert de 5 000 personnes. C’est irrespectueux. À ce rythme-là, on est reparti pour une deuxième vague de l’épidémie ! » Géraldine est d’autant plus en colère qu’elle devait se marier dans dix jours. « On a reporté en avril parce que réunir 250 personnes était pour nous un acte irresponsable. » Pour elle, ce concert « choquant et déconcertant » était «detrop».