Nice-Matin (Cannes)

Ces parchemins qui unissent Antibes aux Grimaldi

Grâce à un don de SAS le Prince de Monaco, la Ville a pu acquérir des documents de 1381 à 1431. Ils retracent l’histoire de la seigneurie d’Antibes et des châteaux de Cagnes et du Loubet

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

Perdus en cours de route, au détour de l’Histoire. Pour remonter à la surface sept siècles plus tard ! On les croyait disparus à tout jamais et pourtant, le 28 mai, la ville d’Antibes s’est offert ces petits bijoux du patrimoine sortis d’entre les âges. Et ce, à travers une vente des plus inédites menée, à Londres, par la maison de vente aux enchères Dominic Winter Auctioneer­s.

« L’archiviste de Monaco a prévenu son confrère antibois de cet événement qui pouvait nous intéresser au vu des quatre parchemins proposés ce jour-là », indique Nathalie Depetris, en charge du patrimoine historique pour la cité des Remparts.

Mais que vient faire la Principaut­é dans cet achat (voir cicontre) ? Tout s’explique par la nature des biens passés sous le marteau du gentleman commissair­e-priseur. Soit quatre titres de possession concernant les Grimaldi sur Antibes, mais également leurs châteaux de Cagnes et du Loubet.

Pour  florins d’or

Concrèteme­nt ces écrits sur vélin se déclinent en plusieurs volets. Le premier, un instrument notarié de 1381 ayant trait à un héritage – plutôt conséquent. Le deuxième officialis­e le don de l’Antipape (voir ci-dessous) aux frères Marc et Luc de Grimaldi du château antibois. Le troisième fait suite à ce dernier avec l’hypothèque aux deux intéressés pour 2200 florins d’or – histoire de se faire une idée, en ce moment, le florin tourne autour de 671,07 euros. Et enfin, le quatrième acte date de 1431. C’est un décret rendu à Rome par le Pape Martin V concernant la bâtisse située place Mariéjol.

Bientôt traduits...

Si le vendeur a su rester anonyme, la provenance de ces objets mérite d’être approfondi­e : originaire­s d’une collection privée anglaise, ils sont entrés dans le patrimoine de cette famille par l’héritage d’un parent de nationalit­é française au début du XXe siècle.

Une piste à creuser pour le service des archives municipale­s antiboises qui oeuvre à la transcript­ion et traduction de ces écrits – pouvant être consultés par le grand public –:« Le chef de service Alain Bottero réalise cette tâche. C’est une ancienne forme de latin. »

Et ne comptez pas trouver un semblant de poésie entre les lignes, il s’agit bel et bien de contrats. Pour autant, le lyrisme est déjà là avec la calligraph­ie ciselée, le sceau du Pape Clément VII et la rareté de ces textes. Puisqu’il s’agirait là des seuls parchemins provenant du fonds originel des Grimaldi d’Antibes. Et dire qu’ils n’ont pas encore dévoilé tous leurs secrets...

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(DR) Quatre parchemins datant de  à  rejoignent la collection des archives municipale­s.

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