Un filet antidéchets dans le Vieux-Port
Installé par la société Pollustock, à la demande de la communauté d’agglo Cannes Pays de Lérins, un filet arrête les micropollutions à la sortie du Vallon du Poussiat
La pêche sera-t-elle bonne ? Le filet fraîchement posé sous la prud’homie de pêche recevrat-il son lot de belles prises ? C’est en tout cas sa mission dans le Vieuxport de Cannes. Mais ces prises-là ne feront pas de bonnes bouillabaisses : il s’agira de mégots, canettes, bouteilles en plastique...
Et de deux. Après la Frayère en mars, le Poussiat en juillet. Un filet antipollution vient donc d’être installé au sortir de ce vallon qui passe sous la mairie et arrive au niveau de la prud’homie de pêche.
Calibré pour arrêter les minibilles de polystyrène
La dernière manille de soutien de ce filet de 4 m3 dont les mailles ne font pas plus d’un millimètre, a été vissée hier après-midi par un salarié de la société mandolocienne Pollustock, en présence du président de la communauté d’agglomération Cannes Pays de Lérins, entouré d’un aréopage d’élus et responsables (communautaires, pêcheurs, Vieux-port, CCI, associations...). « 80% de déchets en mer proviennent de la terre », affirment David Lisnard.
Les micromailles sont calibrées pour arrêter jusqu’aux minibilles de polystyrène et, a fortiori, les macrodéchets. Pour éviter qu’il ne soit saturé et empêche alors les écoulements des eaux de pluie en cas d’orage, il sera régulièrement contrôlé et vidé. Spécialiste des barrages flottants antipollution, la société Pollustock, dirigée par Stéphane Asikian, est missionnée non seulement pour l’installation, mais également pour le suivi. Les pêcheurs de Cannes, présidés par Franck Dubbiosi, tout comme les agents portuaires de la CCI et de la Ville, monteront eux aussi... au filet.
Il ne s’agirait pas que la lutte contre les sources de pollution vienne contrecarrer la guerre déclarée aux inondations, soulignait David Lisnard, qui passait en revue les actions que sa municipalité et l’agglo ont mises en place pour préserver les fonds marins et la biodiversité.
Des couveuses dans le Vieux-port
À commencer par la pose d’un filet identique sur l’exutoire de la Frayère en mars dernier. « En raison du Covid et du confinement, nous n’avons pas vraiment de bilan des premiers mois d’expérimentation qui continue donc », précisait hier, Laurence Estimbre, directrice du Pôle cycle de l’eau à la CAPL. Et l’énumération se poursuit avec la charte croisière, le robot nettoyeur en test au port Pierre-Canto, le plan anti-plastique, les 800 plaques «Ici commence la mer»... ou encore la pose récente de quelque 80 couveuses pour alevains dans le Vieux-port, histoire d’y faire revenir de nouvelles espèces.