Covid : un test olfactif en cours de développement
Un chimiste d’un côté, un psychiatre de l’autre, ont combiné leurs travaux pour développer un test. Il permettrait d’aider au diagnostic de coronavirus où l’anosmie est un symptôme typique
Parmi les symptômes bien connus du Covid-19 figure l’anosmie, la perte de l’odorat. Forte de ce constat, une équipe pluridisciplinaire sous l’égide de l’Université Côte d’Azur travaille depuis plusieurs mois à la conception d’un test olfactif, destiné à faciliter le diagnostic. Hier matin, les chercheurs étaient sur la place Masséna pour effectuer un test auprès du grand public. L’occasion de vérifier sa fiabilité mais aussi d’informer. « Nous voulions notamment sensibiliser la population au fait que l’anosmie est un symptôme associé aux formes légères de Covid-19. Il est possible de n’avoir que celui-là. Donc si quelqu’un perd l’odorat du jour au lendemain sans raison apparente, on peut lui conseiller de consulter un médecin afin de faire un test PCR par exemple et surtout de prendre ses précautions pour limiter les risques de contamination », indique le Dr Renaud David, psychiatre à l’institut Claude Pompidou. Ce dernier travaille sur cette thématique avec les patients du Centre mémoire de ressources et de recherche : « La perte de la perception des odeurs est aussi l’un des marqueurs des maladies neurodégénératives. Là encore, on ne l’utilise pas assez comme aide au diagnostic. Mais une expérience telle que celle-ci pourrait ouvrir de nouvelles perspectives. » Car c’est bien l’idée de l’équipe : concevoir un test olfactif, très simple à utiliser, qui pourrait être utilisé par les médecins généralistes pour déceler une éventuelle anosmie. Concrètement, le kit se composerait de bandelettes de papier imprégnées – celles utilisées ici sont fabriquées par la société grassoise Carestia – qu’il suffirait de sentir pour évaluer la perte d’odorat.
% d’anosmiques dans la population
Le test d’hier avait vocation à valider l’intensité et la reconnaissance des parfums. Deux effluves ont été utilisés : citron et cannelle. «Ce choix a été dicté par le fait qu’il fallait des odeurs faciles à reconnaître et qui ne sont pas allergènes, précise Jérôme Golebiowski, de l’Institut de chimie de Nice. Une version bêta a été testée au centre de consultation Covid au CHU de Nice L’Archet. Ce matin [lire hier, Ndlr], nous avons besoin de faire une centaine de tests avec des passants afin d’obtenir des statistiques fiables. »
Visiblement, les résultats sont encourageants car nombreux sont les personnes qui ont su reconnaître et jauger l’intensité des fragrances. A noter que si vous ne sentez pas grand-chose, vous faites peut-être partie des 10 % d’anosmiques au sein de la population. Il peut tout de même être intéressant de consulter un ORL pour faire un bilan et vérifier qu’il n’y a pas de pathologie sous-jacente.