« Finir dans les six premiers »
La section féminine du Gym a repris l’entraînement mercredi. À sa tête, Matthieu Esposito veut donner un nouveau visage à l’équipe première et s’en donne les moyens
Après une montée historique en D2 et un maintien obtenu à l’arraché, Matthieu Esposito s’apprête à vivre sa troisième saison à la tête de l’équipe féminine de l’OGC Nice. Entre la restructuration de la section et un nouveau projet de jeu, l’enfant du club se veut ambitieux.
Quel était votre état d’esprit après les trois premières journées la saison dernière ? ( lourds revers, buts encaissés, inscrit)
J’avais prévenu les filles qu’il y avait un monde d’écart entre la Régionale et la Division . Je savais que les premiers matchs allaient être compliqués et qu’il faudrait cravacher. À la trêve hivernale, on a tiré certains enseignements. On a changé des choses et on s’est mieux comporté sur la phase retour en accrochant des résultats, notamment à l’extérieur, qui nous ont permis de nous sauver.
« J’ai actionné le mode mercato » Cette incertitude sur l’avenir du club en D pendant plus d’un mois a-t-elle eu un impact sur la manière de préparer la saison qui arrive ?
En terminant dixième (sur douze), j’étais plutôt confiant pour le maintien. Lorsque la décision officielle est tombée miavril, j’ai tout de suite actionné le mode mercato. C’est la première fois que nous avons autant de temps pour préparer une saison et c’est ce temps qui nous a manqué l’été dernier après des barrages terminés en juin.
Qu’est-ce qui va changer en termes de préparation physique par rapport à une pré-saison conventionnelle ?
La préparation sera plus longue et plus progressive. Nous passerons de cinq semaines habituellement à sept semaines de travail.
Il y aura des activités de pleine nature comme des randonnées et des sorties en VTT, mais aussi une séance de boxe. Le but est de renforcer la cohésion de groupe et de monter en puissance pour être prêt à la reprise du championnat.
« Besoin de joueuses
d’expérience » Après un maintien obtenu in-extremis, vous espérez une saison plus sereine ?
Oui, on travaille depuis quatre mois dans cet objectif. J’aimerais accrocher le wagon de tête dès le début du championnat et ne plus le lâcher. J’espère finir dans les six premiers du classement et après dans le football on ne sait jamais ce qui peut arriver...
C’est dans ce sens que le club a déjà enregistré six recrues ?
Tout à fait. J’avais besoin de joueuses expérimentées, rompues au haut niveau, pour apporter de l’expérience à ce groupe qui en manquait dans certains moments clés du match.
Parmi elles, il y a deux joueuses capables d’évoluer en charnière centrale. C’est le secteur défensif qui avait surtout besoin d’être renforcé ?
Oui, on a encaissé trop de buts la saison dernière ( en matchs). Il fallait rectifier le tir et j’avais mis la priorité sur deux renforts en défense centrale. Je les ai trouvés avec Mélissa Godart qui arrive du FC Metz et Anaïs Chareyron de Rodez.
« J’envisage un jeu plus offensif »
Le secteur offensif a lui aussi été peu prolifique...
C’est pour y remédier que le club a engagé Sarah Palacin. Elle peut être la ‘‘tueuse’’ qui nous manquait devant les cages. Elle pourra être associée à Ines Koré qui vient de signer. Sur les ailes, je compte beaucoup sur Léa Malaret et Sylviane Gomes. Elles ont bien progressé la saison dernière et elles peuvent encore franchir un cap.
La section féminine s’est aussi dotée d’une équipe réserve, tout comme d’une nouvelle cellule médicale. Cette structuration était nécessaire ?
C’est une belle avancée pour le club et en tant que coach de l’équipe première je m’en réjouis. Sur le plan médical, c’est important que des joueuses qui s’entraînent quatre fois par semaine puissent avoir un suivi personnalisé. Sur le plan sportif, l’objectif de l’équipe réserve est d’accéder le plus rapidement possible à la Régionale pour resserrer l’écart avec l’équipe fanion. La montée des U au niveau national est aussi souhaitée.
Quel sera votre projet de jeu ?
La saison dernière, j’ai eu tendance à serrer la vis pour accrocher des résultats. Mais cette saison, avec un effectif qui a gagné en qualité, j’envisage un jeu plus offensif avec des transitions rapides car je ne suis pas un grand adepte du jeu de possession.
Vous êtes le premier à avoir fait monter l’équipe féminine de l’OGC Nice en D. Est-ce un objectif d’être aussi le premier à connaître la D ?
Au départ, j’avais une mission de trois ans. Faire monter l’équipe en D et la maintenir, c’était déjà une fierté. Mais en tant que pur niçois, voir les deux équipes premières du club au plus haut niveau du football français serait une chose magnifique.