Des camions-bennes carburent au plastique
Mise au point par un enfant de la Roudoule et l’association de Samuel Le Bihan, la machine, qui transforme les déchets en carburant, alimente désormais deux véhicules de collecte des Alpes d’Azur
Casquette vissée sur la tête et salopette noire, Samuel Le Bihan jouait les pompistes, hier, à PugetThéniers. Si l’acteur a endossé ce drôle de costume, ce n’était pas pour tourner, aux portes du Mercantour, un nouvel épisode d’Alex Hugo, le flic des montagnes. Il était plutôt là en super héros de l’Environnement. Comédien impliqué, Samuel Le Bihan a créé il y a cinq ans Earthwake, une association qui veut trouver une parade à la prolifération des déchets plastiques. C’est peutêtre chose faite grâce à l’inventivité d’un jeune autodidacte de la Croix-sur-Roudoule, minuscule village de la vallée du Var. Christofer Costes a mis au point une machine capable de transformer nos déchets plastiques en carburant ! Un gasoil qui depuis deux mois fait tourner deux camions-bennes de la communauté d’agglomération des Alpes d’Azur.
« Et ils ne sont pas tombés en panne », s’amuse Samuel Le Bihan lors de la présentation au public de ce qui pourrait bien être « une première mondiale » ! «On a fait des recherches et on n’a pas trouvé d’équivalent », assure le comédien français. Il souligne que des procédés industriels ont bien été expérimentés mais ils n’ont, jusque-là, jamais réussi à trouver « la bonne balance économique ».
Parfait exemple d’économie circulaire
La Chrysalis, la machine inventée par Christopher, l’enfant de la Roudoule, présente en effet l’avantage d’être autonome énergétiquement. « Elle est alimentée par le gaz extrait de la transformation du plastique », explique-t-il fièrement. Du gaz, de l’essence, un peu de charbon et essentiellement du gasoil voilà ce qui peut être extrait de certains déchets plastiques, les polyéthylènes et polypropènes qui constituent 70 % de nos rejets.
Pour Charles-Ange Ginesy, le président de la communauté d’agglo des Alpes d’Azur et du conseil départemental qui a soutenu et financé ce projet dès son origine, c’est « un parfait exemple d’économie circulaire » .Mêmesiaudépart le pari était « risqué », aujourd’hui « il est devenu réalité » : dans les Alpes-Maritimes des camions carburent au plastique et, assuret-il, « ce n’est que le début de l’aventure ! »