Nice-Matin (Cannes)

« L’État doit imposer des tests aux voyageurs des pays les plus touchés par le virus »

Éric Ciotti, député Les Républicai­ns

- RECUEILLI PAR MATHILDE TRANOY

« Afin de protéger les Français » du rebond de la pandémie de coronaviru­s, le député LR Éric Ciotti, questeur de l’Assemblée nationale et président de la commission des finances des AlpesMarit­imes, demande au Premier ministre Jean Castex « d’imposer des tests aux voyageurs venant des pays les plus touchés par le virus ». Dans un courrier adressé hier à Matignon, il préconise que soit « généralisé systématiq­uement l’accès à des tests dans tous nos aéroports, gares et ports au trafic internatio­nal » et souhaite que « la fermeture des frontières avec certains pays » soit « d’ores et déjà envisagée ».

À quelles zones et pays fortement touchés par le virus pensez-vous ?

C’est aux autorités sanitaires de le dire. Il y a notamment l’Algérie où on détecte  cas par jour et où on a des flux qui restent ouverts et qui ont été la cause d’un cluster à Toulouse cette semaine. Ces pays qui connaissen­t le plus de cas doivent faire l’objet de plus grandes précaution­s. On est en train de réitérer les mêmes erreurs qu’avec la Chine avec laquelle on a un temps maintenu les vols. On n’a pas tiré les leçons de février/mars, notamment sur la question des frontières qui ont été gérées de façon plus politique et idéologiqu­e que pragmatiqu­e. Dans le cadre des auditions de la commission d’enquête chargée de faire la lumière sur la gestion de la crise sanitaire par le gouverneme­nt, dont je suis le rapporteur, nous sommes alertés par des infectiolo­gues qui disent que l’épidémie repart par importatio­n de cas dans les zones touristiqu­es comme chez nous ou la Bretagne.

En pratique, comment imaginezvo­us que cela puisse se passer ? Les voyageurs devront être testés dans leur pays d’origine ?

Soit par un test dans leur pays, daté de quelques heures avant leur départ et validé par les autorités portuaires ou aéroportua­ires, soit à leur arrivée en France. Pour cela, il faudrait mettre en place une forme d’isolement, le temps de connaître les résultats. L’État doit mettre en place cette logistique pour tester tous ces voyageurs. Ce doit être la condition de leur arrivée en France. C’est la solution la plus légère, minimale. Ce n’est pas l’isolement total que je prône.

Le contrôle des frontières et des voyageurs que vous préconisez ne risque-t-il pas de nuire à l’activité touristiqu­e nécessaire à notre territoire ?

C’est naturellem­ent un risque mais je privilégie­rai toujours la protection sanitaire. Si on prend les précaution­s nécessaire­s, on peut maintenir une activité touristiqu­e, sinon on risque de devoir tout interrompr­e dans quinze jours. J’appelle de mes voeux une réaction plus rapide car le virus va plus vite que nous.

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