Nice-Matin (Cannes)

Bien dans son assiette pour faire une bonne route

Un repas trop gras et trop sucré favorise la somnolence au volant. Avant le départ (ou le retour !), les conseils d’une micronutri­tionniste pour être en forme au volant

- C. MARTINAT cmartinat@nicematin.fr

Tous ceux qui font de la route le savent : après un repas, on a facilement tendance à somnoler. Ce que l’on sait parfois moins, c’est que c’est directemen­t lié au contenu de notre assiette. C’est ce que montre une étude de l’associatio­n Attitude prévention réalisée en simulateur (1). La prise d’un repas hypercalor­ique (chips, hamburger, pâtisserie…) avant de prendre la route est un facteur de risque supplément­aire, non seulement de somnolence, mais de moindre vigilance : « 100 % des conducteur­s ayant un freinage altéré (dépassemen­t de plus de 10 mètres) avaient consommé un repas trop riche et trop calorique », confirme Sophie Schaeffer, docteur en pharmacie et micronutri­tionniste. « Il y a une vraie différence entre l’impact d’un repas correcteme­nt structuré et celui d’un repas hypercalor­ique, typiquemen­t le paquet de chips, le burger, le saucisson, le fondant au chocolat et le soda qu’on va manger en piquenique ou au restaurant sur l’autoroute. Un repas gras et sucré demande de l’énergie pour la digestion. »

Le mécanisme est simple : « C’est un repas avec un index glycémique élevé. Il provoque d’abord une hyperglycé­mie et puis très rapidement, quand l’organisme libère de l’insuline, survient une hypoglycém­ie. En hypoglycém­ie, on ne peut être ni vigilant, ni performant. »

Il faut donc surveiller son alimentati­on, dès que l’on fait de la route. « Il y a des astuces pour être en forme au volant et minimiser le risque d’accident. Elles sont valables pour les vacanciers comme pour les profession­nels du transport, indique la micronutri­tionniste. Et ce, quelle que soit l’option : sandwich ou restaurant. » Au passage, ces conseils sont les mêmes pour tous ceux dont l’entreprise n’a pas encore prévu un temps de sieste après le déjeuner !

Des protéines pour la vigilance

Dans l’assiette du conducteur vigilant, Sophie Schaeffer met d’abord une protéine. « Pour la vigilance : les protéines sont constituée­s d’acides aminés utilisés par le corps pour fabriquer des neurotrans­metteurs, dont la dopamine, qui est le neurotrans­metteur de l’éveil et de la vigilance. » Deuxième composante : des fibres. « Elles vont apporter la satiété. Il faut donc un féculent, des glucides, mais pas n’importe lequel. On va privilégie­r les aliments avec un index glycémique bas pour éviter l’hyperglycé­mie. Typiquemen­t un pain complet ou aux céréales pour le sandwich, du riz complet, du quinoa ou du boulgour dans un plat plutôt que du riz ou de la purée. »

Très pratique : le sandwich au pain complet avec filet de poulet, salade et tomates. Au resto, une viande ou un poisson grillé, une salade, des légumes et du riz complet. Au dessert, un fruit, une compote ou un carré de chocolat. Et puis bien sûr une pause toutes les deux heures pour arriver en forme à destinatio­n. 1. L’associatio­n regroupe tous les assureurs.

 ??  ?? On connaît déjà l’impact de l’alcool, des médicament­s ou de l’environnem­ent sur la vigilance au volant. Celui de l’alimentati­on est désormais prouvé. (Photo Luc Boutria)
On connaît déjà l’impact de l’alcool, des médicament­s ou de l’environnem­ent sur la vigilance au volant. Celui de l’alimentati­on est désormais prouvé. (Photo Luc Boutria)

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