« D’abord un soulagement »
S’il a réussi à remettre en piste sa discipline dès que possible, Gérard Neveu ne crie pas victoire. Car le patron varois du WEC et de l’ELMS sait que le retour à la normale prendra du temps
érard Neveu, finalement, le nouveau départ est donné à la date prévue. Pas besoin de plan B... Peut-on parler d’une victoire pour l’European Le Mans Series ?
Non, il ne s’agit pas d’une victoire. Si la course a bel et bien lieu, elle se déroule dans un contexte très particulier, à huis clos. Elle ne nous dispense pas de certaines contraintes liées à la situation actuelle. Cette fragilité économique palpable ici comme ailleurs, par exemple... Moi, je préfère mettre en avant un autre mot. Pour le paddock, pour les teams, c’est d’abord un soulagement de pouvoir courir. De pouvoir travailler, en somme. Nous repartons avec beaucoup d’humilité, avec l’envie que ce nouveau départ se passe bien, l’espérance d’aller le plus loin possible. On parlera de victoire le jour où la situation sera redevenue normale. Et ce n’est pas demain la veille.
La grille de départ réunit voitures. Auriez-vous signé pour un tel score il y a deux mois ?
Évidemment. Mais attention : ce chiffre, il faut le lire avec un peu de recul. Quand le Covid stoppe tout, au mois de mars, le championnat est sur les rails : partenaires engagés, budgets bouclés, contrats signés...
Pour l’instant, cette crise nous a juste obligés à modifier les agendas ainsi que notre mode de fonctionnement, moins facile, moins chaleureux que d’habitude, lors d’un week-end de course.
Le vrai impact, nous le mesurerons l’année prochaine, quand la crise économique sera passée par là. Je le répète, c’est une satisfaction, et un soulagement, de voir autant de concurrents en lice dans nos trois séries (ELMS, Michelin Le Mans Cup et Ligier European Series, ndlr) .Etonpenseà ceux qui sont absents parce qu’ils ont d’autres priorités en tant que chefs d’entreprise. En ce moment, tout le monde peut comprendre que la raison l’emporte sur la passion.
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Le vrai impact, nous le mesurerons l’année prochaine ”
Comment avez-vous établi le protocole sanitaire pour cette manche d’ouverture ?
Avec les autorités locales, avec Stéphane Clair et les équipes du circuit Paul-Ricard, nous avons mis en place un process interne assez rigoureux, comme vous pouvez le constater. Port du masque, distanciation physique, désinfection renforcée... Nous faisons du traçage, pour savoir qui vient d’où, qui est avec qui... Il n’y a pas de croisements de flux. Au sein du paddock, chaque « famille » doit autant que possible rester chez elle. Une cellule « Covid » composée d’un médecin et trois assistants contrôle le respect de toutes ces règles en permanence.
Mais les teams jouent le jeu, se comportent bien. Tout est fait très sérieusement car il n’y a pas d’autre solution.
Les quatre manches suivantes, d’ici le er novembre, se déroulerontelles toutes à huis clos ?
Ah oui ! Il faut être réaliste. Tant qu’il n’y aura pas de vaccin ou de traitement efficace à %, ce dispositif perdurera.
Je ne vois pas comment il pourrait en aller autrement. Si toutes les courses ont lieu, on s’estimera déjà heureux. La situation demeure tellement instable partout. Difficile d’imaginer un événement grand public dans les semaines ou les mois qui viennent...