Nice-Matin (Cannes)

« C’est un début de solution pour soigner le malade »

- C. C.

Le 13 juillet, ils interpella­ient Gérald Darmanin dès son arrivée à Nice, implorant leur nouveau ministre d’envoyer des renforts dans les AlpesMarit­imes. Dès lors, les syndicats policiers accueillen­t positiveme­nt leurs 60 collègues en instance d’arrivée. « Ces renforts vont faire du bien. Ça va permettre d’apporter du policier dans la cité, et peut-être, d’entraver le trafic de drogue », réagit Nicolas Vincent pour Alliance. Mais comment calmer le jeu ? Par « la présence », avant tout. « Des patrouille­s pédestres ou véhiculées, avec de l’armement spécifique pour éviter les émeutes urbaines : ça calme un peu les esprits. Cette présence policière va rassurer la population qui n’a rien à voir avec ces trafics. Et peutêtre mettre à mal la présence de choufs à tous les coins de rue. » En pratique, Nicolas Vincent l’admet néanmoins : « C’est très compliqué d’évoluer au sein de la cité... »

« Quand ils voient les CRS, ça bouge moins »

« Pour faire cesser ces exactions, il n’y a pas de mystère : il faut de la présence policière », martèle Laurent Martin de Frémont (Unité-SGP).

Certes, « le ministre de l’Intérieur a réagi vite. Quand ils voient les CRS, ça bouge quand même moins ». Mais il y a un hic. « Nous, on demande des renforts policiers de manière pérenne. Les CRS vont solutionne­r le problème un ou deux mois, puis ils vont repartir. C’est l’essence même des forces mobiles de sécurité. Qu’adviendra-t-il après ? » Le syndicalis­te fait les comptes : les A.-M. compteraie­nt 93 policiers de moins qu’en 2018. « Il nous faut une centaine de collègues pour pacifier ces quartiers... Précisémen­t ce qu’on a perdu ! »

La solution, pour Laurent Martin de Frémont : affecter des policiers nationaux, via des mutations ou sorties d’école de police. À condition de rendre la Côte d’Azur plus attractive – « le soleil se paie cher ». Unité plaide pour le classement du 06 en secteur difficile, avec en corollaire la prime de fidélisati­on. Pour ce policier, ces 60 CRS « apportent un début de solution sur un laps de temps court. On va donner un médicament au malade. Mais il faut le soigner sur du long terme. Et ce qui va le guérir, c’est la présence policière. »

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