Quatorzaine en solitaire...
Après un passage au Mexique, Annabelle Gossein vient de poser le pied à Cuba quand le confinement est annoncé en France. Pas le choix : la voilà dans l’avion retour. Terminus Antibes, pour une quatorzaine en solitaire. Extraits de son « Journal d’une confinée pas comme les autres ».
✑ « Le 28 mars 2020 : confinement à Antibes. Difficile de se remettre de ce départ anticipé, encore plus dans ces conditions d’arrivée. Cela fait maintenant trois jours. Deux jours et demi que je suis enfermée chez mon frère, j’entends parfois des bruits extérieurs, des sirènes retentissent à 20 h, des cris, des applaudissements, des klaxons… je ne comprends pas ce qu’il se passe. [...] OK, je viens de demander à ma famille qui m’explique que ces manifestations servent à soutenir le personnel soignant qui fait un travail de dingue en cette période de crise sanitaire mondiale. Je commence à atterrir et de temps en temps je regarde les informations. [...] Ça n’est pas très réjouissant donc je ne m’attarde pas là-dessus. Ça ne m’intéresse pas de savoir à combien de morts nous en sommes tous les jours. Pourquoi ils ne nous parleraient pas du nombre de personnes sauvées plutôt ? »
✑ « Le 8 avril 2020 : fin de ma quarantaine. [...] J’ai repris du poil de la bête et je vais parfois marcher sur le port, ça me fait un bien fou. J’écris [c] es lignes en profitant de la vue et du soleil qui réchauffe mon coeur. Ça me met vraiment les idées au clair [...] Je vois ces gens confinés sur leur bateau et je me dis qu’elle est là la liberté ! Le gars écoute It’s a wonderful life sur son bateau… mais quelle vie ! À quoi ça sert de stocker du matériel et des affaires qu’on n’utilise presque jamais ? Lorsqu’on a la liberté et les grands espaces, on a tout finalement ! »