Un plan pour lutter contre le bruit
Le plan de prévention du bruit dans l’environnement de la Casa qui répertorie les zones sensibles, est révisé. Sans surprise, c’est toujours le trafic routier qui crée le plus de nuisances
Quels sont, à l’échelle de la Communauté d’agglomération de Sophia Antipolis (Casa), les secteurs soumis à trop de nuisances sonores ? Qu’est-ce qui a été fait pour les réduire ? Qu’est-ce qui doit encore être fait ? Autant de questions auxquelles répond le plan de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE), en révision depuis 2016, porté par la Casa. Ceux qui sont exposés à des nuisances plus ou moins intenses et récurrentes, sont invités à apporter des commentaires dans le cadre d’une consultation publique ouverte à partir du 20 juillet (1).
Établi en 2012, né d’une directive européenne, le PPBE doit être actualisé tous les cinq ans. Depuis, le règlement a évolué et désormais, certains territoires et agglos ne sont plus contraints de « gérer le bruit ».
C’est le cas de la Casa qui a cependant choisi de poursuivre son action. L’enjeu est important : il s’agit d’évaluer la gêne ressentie par la population et son impact sur la santé, et mettre en place des solutions.
Des cartes du bruit
La démarche volontaire a consisté, dans un premier temps, à établir des cartes de bruits stratégiques (CBS), adoptées par le conseil communautaire le 14 octobre dernier. Attention, ces documents ne sont pas opposables, il s’agit d’éléments informatifs. Ce qui est pris en compte par ces cartes, via des indicateurs réglementaires européens (2), c’est l’exposition de la population au bruit des axes routiers, le trafic ferroviaire et l’aviation.
Commune par commune, secteur sensible par secteur sensible, le bruit a été modélisé selon des calculs normés à partir du relief, du trafic, de la vitesse autorisée, du revêtement de chaussée, de l’implantation et de la hauteur des bâtiments, des ouvrages de protection acoustique… Attention, les nuisances émanant du voisinage ou du manque d’incivisme ne sont pas concernées par le PPBE. Elles relèvent des pouvoirs de police du maire.
% de la population exposée en journée
Pas de surprise : sur le territoire, l’autoroute qui traverse plusieurs communes et plusieurs routes dites secondaires très fréquentées, dont certaines en centreville, représentent les principales sources de nuisances sonores. Dans une bien moindre mesure, on retrouve les bruits ferroviaires et aériens. Mais aucun dépassement des valeurs limites n’est constaté. Il est précisé que « les résultats surestiment la réelle exposition ». Des études affinant les résultats devront être réalisées avant la mise en place de mesures de protection ou de diminution. L’étude révèle que « l’exposition à un niveau de bruit routier ambiant élevé, (NDLR : c’est-à-dire estimé gênant), concerne pour la journée environ 8 % de la population de la
Casa et 1 % pour la nuit. Au niveau de la Casa, 7 200 personnes sont exposées à des valeurs supérieures aux limites réglementaires en journée et 1 000 personnes la nuit. (3) »
Cinq établissements scolaires concernés
Cinq établissements d’enseignement sont concernés par des dépassements : le groupe scolaire Anthony Fabre à Villeneuve-Loubet, vis-à-vis de l’A8 et de la RD6007, les écoles de la Fontonne, le long de l’ex-RN7 et de Super Antibes près de l’A8. Mais, la mesure réalisée à proximité de cette école n’aurait pas confirmé des niveaux dépassant les valeurs limites. Ce n’est pas le cas du lycée Léonard de Vinci soumis à de fortes nuisances et du groupe scolaire Maria Mater à Roquefort-lesPins riverain de la RD 2085. Une fois adopté par le conseil communautaire, à l’automne, le PPBE mettra en oeuvre les améliorations à apporter sur cinq ans. Communes, Casa, conseil départemental, SNCF, VINCI Autoroute... chaque concessionnaire d’infrastructures apportera sa contribution à la lutte contre le bruit.
1. Du 20 juillet au 20 septembre. Le dossier est consultable dans les locaux de la Casa à Sophia Antipolis, sur prise de RDV au 04 89 87 70 00 ou par courriel : environnement@agglo-casa.fr Les observations du public pourront être consignées sur un registre ouvert spécialement ou envoyées par courriel à environnement@agglo-casa.fr.
2. Indicateurs LN et LDEN qui correspondent à des moyennes temporelles et traduisent une notion de gêne globale ou de risque pour la santé.
3. Valeurs limites : LDEN : 68 dB (A) et LN : 62 dB (A)