Èze : sous les pavés... deux mille ans d’histoire !
« Un site archéologique remarquable » : Brice Chevaux, responsable des opérations au service archéologique de la Métropole, se veut enthousiaste en évoquant les travaux effectués en ce moment au niveau de la place De-Gaulle. Une rénovation au pied du village, dans le cadre du chantier du futur parking. Ces fouilles ont été divisées en deux parties, une première en début d’année et une seconde qui se terminera dans les prochaines semaines, « cela fera au total près de trois mois de fouilles ».
Un escalier daté du er au Ve siècle
Sur le chantier, le contraste est saisissant entre les hommes en orange – les ouvriers de l’entreprise Razel-Bec – en charge du chantier et leurs immenses engins et les hommes en jaune, ceux de la Métropole, avec leurs peignes et leurs truelles. « Nous travaillons en parfaite collaboration», appuient les professionnels.
Lors de la première phase, sur la partie Est du parking, un bassin de quinze mètres de diamètre, avec un escalier d’une dizaine de marches, avait été mis à jour par les six archéologues. « Nous sommes sûrs de le dater entre le Ier et le Ve siècle grâce aux trois à quatre mille pièces de céramiques retrouvées tout autour. Cela témoigne d’une vie domestique, nous sommes sûrs que ce bassin n’était pas un bain romain. Mais difficile pour le moment de lui attribuer une fonction précise. C’est un cas inédit dans les Alpes-Maritimes ».
La seconde phase a permis de découvrir ce qu’il reste d’un grand bâtiment en pierre. «Ona trouvé des monnaies, des broches en métal, en cuivre et aussi un bûcher funéraire avec des restes d’offrandes ».
Lorsque le travail sur le terrain sera terminé, débutera la phase de laboratoire. « Il faut comprendre qui vivait ici et comment ». Les archéologues ont deux ans pour effectuer leurs recherches. Passé ce délai, les pièces seront rendues à l’État.
Une expo pour l’inauguration du parking ?
Tout a été cartographié, dessiné, mesuré. Et, une fois les archéologues partis, le chantier du parking pourra prendre une autre envergure et ces témoignages du passé seront recouverts.
« C’est la règle. On a la chance de faire un métier passionnant, nous étions super heureux de découvrir le bassin, c’est magique de fouiller », conclut Bric Chevaux. Pourquoi pas imaginer une exposition avec les pièces trouvées à Èze dans quelques mois, à l’inauguration du parking ?