Nice-Matin (Cannes)

La PMA pour toutes fait débat à l’Assemblée

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C’est le dernier texte de cette session d’été, avec un temps législatif programmé de 25 heures, qui peut doubler dans les faits.

Au coup d’envoi des débats, en fin de journée, le ministre de la Santé Olivier Véran s’est dit « fier d’être aujourd’hui en tribune pour ouvrir enfin ce droit nouveau » de la PMA pour les femmes seules et les homosexuel­les. « Je coupe court aux bruits qui voudraient que nous fassions passer ce texte en catimini avant l’été : c’est faux et la preuve, c’est que nous sommes là pour que le débat parlementa­ire ait lieu », a-til lancé, face à des protestati­ons du côté droit de l’hémicycle.

« Passage en force » pour le groupe LR

Pressé par des associatio­ns et une partie de la majorité, le gouverneme­nt a choisi d’inscrire ce projet de loi qui doit concrétise­r la promesse d’Emmanuel Macron sur la PMA et avait été repoussé en raison de la crise du nouveau coronaviru­s. Xavier Breton (LR) a dénoncé lundi dans Le Figaro un « passage en force », et dit craindre « que des députés militants prennent en otage ce texte ». Son groupe, vent debout contre une « PMA sans père », a majoritair­ement voté contre le projet de loi en première lecture.

Mais le texte « porte en lui des avancées sociales, sociétales, médicales et scientifiq­ues » et « est attendu par une grande partie de la population », fait valoir Olivier Véran.

La mesure phare est l’extension de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes. Il comprend aussi une ouverture de l’accès aux origines pour les personnes nées grâce à un don de sperme ou encore l’autoconser­vation des ovocytes et la recherche sur les cellulesso­uches embryonnai­res. En octobre 2019 en première lecture, le texte avait été adopté au terme de deux semaines et demie d’échanges passionnés. Le Sénat l’avait ensuite validé en février 2020 mais modifié, limitant notamment le remboursem­ent par la Sécurité sociale à la seule

PMA à « caractère médical ». Les députés sont revenus en commission sur la plupart de ces modificati­ons. Sous l’aiguillon d’élus en pointe, ils ont aussi adopté l’autorisati­on du don d’ovocytes dans un couple de femmes, si l’une d’elles souffre d’infertilit­é (technique dite ROPA), et également l’élargissem­ent du diagnostic préimplant­atoire à la recherche d’anomalies chromosomi­ques (DPI-A).

« De graves transgress­ions »

Vivement opposée au projet de loi, l’associatio­n Alliance Vita s’est élevée contre de « graves transgress­ions ». « Occupez-vous de la crise, pas d’une loi qui divise », ont scandé, hier, une poignée de manifestan­ts aux abords du Palais Bourbon, dont des membres de La Manif pour tous, qui voit dans la ROPA « l’antichambr­e de la gestation pour autrui » (GPA, recours à une mère porteuse). Le gouverneme­nt reste «défavorabl­e » à cette technique de la ROPA et « l’interdit de la GPA reste une ligne rouge ». De même sur l’élargissem­ent du diagnostic préimplant­atoire.

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(Photo AFP) Olivier Véran a défendu, hier à l’Assemblée, la PMA pour les femmes seules et les homosexuel­les.

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