5 histoires de chance... oudegroscoupdebol
La chance. Un mot banni du vocabulaire sportif, qui préfère employer à foison le terme “réussite”, sans oublier de préciser à chaque fois que celle-ci doit se provoquer... Et pourtant, le coup de bol, le hasard, l’événement heureux, le coup de c..., comment le nier, existe bel et bien et peut s’avérer, dans certains cas, bien utile et précieux. Voici un petit recueil de quelques coups de chances mémorables, parmi tous ceux qui ne manquent pas de jalonner la vie des sportifs, lesquels, c’est humain, ont plutôt tendance à ne retenir que les coups de déveine.
. Le plus chanceux de toute l’histoire, Steven Bradbury
Il est le plus chanceux de tous, indétrônable, un coup de bol monumental et historique qui ne sera probablement jamais battu. Le 16 février 2002, l’Australien Steven Bradbury décrochait une médaille d’or impensable sur le 1.000 m du short-track (patinage de vitesse) aux JO de Salt Lake City. La première médaille d’or olympique australienne de l’histoire des JO d’hiver... En quart de finale, Steven Bradbury a terminé troisième sur cinq de sa série, éliminé donc. Mais il a gagné sa place dans le dernier carré après la disqualification d’un Canadien, Marc Gagnon, pour un contact illicite.
En demi-finale, cette fois Bradbury est bon dernier en vue de l’arrivée quand trois hommes devant lui tombent en même temps, ce qui lui permet d’accéder à la finale ! Courir à l’arrière, c’est encore la tactique adoptée par le patineur australien en finale. Ce n’est à vrai dire même pas une tactique, mais un choix imposé, sachant qu’il est moins rapide que tous ses rivaux. À deux tours de l’arrivée, Bradbury se retrouve loin des quatre premiers. Logique. Il peut penser à son diplôme de finaliste, une aubaine déjà. Mais la scène devient surréaliste. Dans le dernier virage, le Chinois Li Jiajun tente un dépassement par l’extérieur sur l’Américain Ohno. Tous deux déséquilibrés, ils partent à la chute. La glace se transforme en piste de bowling, le Coréen Soo et le Canadien Turcotte sont aussi projetés dans les bâches, le temps d’un incroyable strike. Le seul patineur à rester debout est donc le retardataire Bradbury. Incrédule, l’Australien passe la ligne en tête, osant à peine lever les bas, mais il est bel et bien champion olympique ! En Australie, « faire une Bradbury » est rentré dans le langage courant, utilisé quand un événement pour le moins inattendu se produit.
. Golf : un ricochet pour le roadster
Leif Olson, Open du Canada en 2009 : le joueur américain est sur le tee de départ sur un par 3. Un bon coup de fer en montée qui dépasse le drapeau, revient sur la gauche en raison de l’effet, rebondit sur une balle déjà présente sur le green, change de trajectoire et finit directement dans le trou ! Un célèbre et incroyable trou en 1 coup qui vaudra à son auteur les clés d’un superbe BMW roadster rouge vif... Si Olson n’a jamais épinglé de tournoi majeur à sa veste, ce beau swing couronné d’une chance inouïe restera dans l’histoire.
Et le roadster, paraît-il, roule toujours.
. Arconada pour le sacre des Bleus
Celle-là, on la prend. Dans une
France du foot encore traumatisée par les poteaux carrés de Glasgow et l’agression non punie de Schumacher sur Battiston (France - Allemagne 82), on attendait impatiemment le signe que la poisse ne collerait pas éternellement à nos crampons.
Or, durant la finale de l’Euro 84 à la maison, face à l’Espagne, nos Bleus sont à la peine. Fatigués par l’épique et fantastique prolongation remportée au Vélodrome contre le Portugal, les hommes de Michel Hidalgo ne trouvent pas la clé du verrou face à une Espagne bien organisée. La rencontre est tendue, hachée, les actions peu nombreuses et ça ne sent pas très bon. Survient la 57e minute. Coup franc pour les Bleus à l’entrée de la surface, légèrement sur la gauche, la position préférée du héros Michel Platini, déjà 8 buts inscrits et royal dans cet Euro. Platoche enveloppe son ballon, mais non : la cartouche est mouillée. Le cuir ne décolle guère, la puissance est moyenne. Arconada, le gardien de la Roja, a parfaitement anticipé sur sa gauche, il s’empare du ballon, facile. Et puis, c’est l’effet savonnette, alors qu’il n’y a pas une goutte de pluie. Le portier fait rouler la balle sous son ventre - la bourde est énorme -, jusqu’à lui faire finir sa course au fond des filets. La France mène 10, les Bleus comme les Ibères sont incrédules. L’équipe frappée du coq est devant et, cette fois, ne lâchera plus rien (2-0) pour son 1er titre international. ll faut savoir rendre honneur à la chance, surtout dans les plus grands moments.
. Basket, les USA miraculés
4 septembre 2019, USA - Turquie, au Mondial de basket en Chine. Les Turcs mènent d’un point (92-91) à une dizaine de secondes du terme de la prolongation. Ils vont alors se procurer la bagatelle de quatre lancers-francs, largement suffisant pour tuer le match... Mais l’impensable se produit : le meneur Balbay fait 0/2, avant que son coéquipier Osman fasse également 0/2 ! Les Américains du coach Greg Popovic restent en vie et en profitent pour s’imposer dans les ultimes instants sur deux lancers de Kris Middelton... En l’occurrence, la chance aura ses limites pour cette sélection US trop quelconque. Elle sera éjectée de la compétition en quart de finale par l’équipe de France.
. Tim Howard, gardien dans le vent
Football, Everton - Bolton. En ce 4 janvier 2012, il fait un vent ébouriffant sur les bords de la Mersey. Tim Howard, le gardien américain des Toffees, dégage son camp. Un sacré coup de botte. La balle s’envole, loin, très loin, vole encore, tombe pile entre deux défenseurs et, poussée par une rafale force 9, prend une vitesse folle après le rebond. Bogdan, le goal hongrois de Bolton qui effectuait son premier match de la saison, est lobé. But. Heureusement pour lui, son équipe finira par s’imposer (1-2). Ouf, good luck.