Nice-Matin (Cannes)

Cannes : dans le Carré d’Or, la températur­e est redescendu­e

- P. F.

Disons-le comme tel : au départ, patrons d’établissem­ents et habitués du Carré d’Or n’ont pas compris. Voir débarquer, à la réouvertur­e des bars et restaurant­s, dans le sacro-saint lieu des nuits cannoises des « hordes impies » de jeunes, venus des six côtés de l’Hexagone (surtout de Paris et sa banlieue, visiblemen­t). Alors, certains ont pris peur ; les commentair­es, pas toujours très inspirés (on vous les épargnera, d’ailleurs...), ont fusé. Exagératio­n d’un microcosme par forcement habitué à « se mélanger » ? Montée avérée de l’insécurité, avec des jeunes « fortement alcoolisés, traînant dans les rues, pour siffler les filles ou en découdre » comme le relatent des fidèles des lieux, pas forcement «sereins » en circulant dans la rue d’Antibes voisine (et on veut bien les croire) ? La vérité se situe sûrement, et comme toujours, quelque part entre les deux. Ce qui est certain : un climat de défiance s’est installé, avec une question lancinante : « Mais que fait la police ? »

Forcement, la réaction ne s’est pas faite attendre. Même si le commissair­e Christophe Briez expliquait, début juillet, que ce « sentiment d’insécurité ne se [traduisait] pas dans les chiffres » malgré « quelques bagarres supplément­aires. » Au-delà de la fermeture des terrasses dès 2 h 30, la présence policière a été renforcée dans les rues (Florian, Batéguier, Monod, Pradignac...) formant le Carré d’Or. Une compagnie de CRS est également arrivée en renfort, le 8 juillet. Depuis ? La tension semble être retombée. « Rien à voir avec l’ambiance d’il y a 2/3 semaines », nous assuraiton ce mardi soir, où l’affluence demeure, il est vrai, moindre par rapport à la foule du week-end.

Oui mais : « Après, sur la Croisette ou au niveau du Palais, on voit quand même des bandes de gars qui cherchent un peu les embrouille­s, des départs arrêtés, des choses comme ça...» Déplacemen­t d’un phénomène souvent inhérent à la nuit (et aux consommati­ons excessives, aussi).

Côté Carré d’Or ? Groupes en terrasse, rires et discussion­s enflammées autour d’un verre : rien « d’insolite », même si, jour de semaine ou pas, on ne peut pas dire que ça se bouscule au portillon, en plein coeur de l’été... Une chose est sûre et constante depuis le début de la saison : avec l’absence de la clientèle venue des ÉtatsUnis, de Russie ou du Moyen-Orient, le montant moyen des notes a largement plongé. Et il est peut-être là aussi, en partie, le noeud de l’affaire...

 ??  ?? Si commerçant­s et habitués ont semblé « pris de court » durant la première quinzaine de juillet, les choses se sont, depuis, tassées dans le quartier nocturne de Cannes. (Photo Clément Tiberghien)
Si commerçant­s et habitués ont semblé « pris de court » durant la première quinzaine de juillet, les choses se sont, depuis, tassées dans le quartier nocturne de Cannes. (Photo Clément Tiberghien)

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