Les incidents et incivilités en hausse ?
L’arrivée de touristes non habitués aux codes de la montagne s’accompagne-t-elle d’incivilités ? Aline Comeau, directrice du parc national du Mercantour, confirme, mais relativise : « Ils viennent avec radio et chien, comme si on était dans un parc urbain. Le déconfinement permet de capter ce nouveau public, mais qui n’est pas habitué à la nature. Il faut rappeler qu’on est dans un espace protégé et qu’on ne peut pas faire n’importe quoi. » « Sur les lacs facilement accessibles, c’est la folie, prolonge Maxime Langgartner, salarié du parc sur le secteur Vésubie. On a vu de tout. Des drones, des chiens, des gens qui montent avec des scies pour couper du bois et faire du feu… Une dame est même montée avec deux perroquets. Souvent, c’est juste de l’ignorance. »
Le capitaine Corentin Hassmann, commandant du peloton de gendarmerie de haute montagne des Alpes-Maritimes, confirme la tendance. Sans avoir assez de recul pour la chiffrer. « Des gens qui veulent faire de la randonnée, mais ne se rendent pas compte que marcher dix kilomètres, ce n’est pas la même chose à Nice qu’en haute montagne. On a, par exemple, dû intervenir dans la Tinée, parce qu’un groupe s’était séparé en deux. Les premiers sont arrivés au refuge, les autres étaient seulement au col à la tombée de la nuit… » Le commandant du PGHM souligne également que plus de touristes font appel à des professionnels pour les encadrer. Une démarche qu’il encourage :
« Continuez à utiliser les professionnels au maximum pour sortir en sécurité, respecter les délais et avoir la bonne méthodologie en cas d’accident. » Et, de manière générale, « restez modestes et humbles face à la montagne ».