Un cinéma, un casino et un dancing endormis à l’intérieur du vieux bâtiment...
On va vous parler d’un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître... Mais les Antibois plus anciens se souviennent évidemment du cinéma Antipolis, du dancing Mimi Pinçon sans oublier le casino qui, dans les années cinquante, occupaient les lieux de l’actuel magasin Gabaï. Jean-Claude Bonhomme fait partie de ceux-là. Il en parle encore aujourd’hui avec une certaine nostalgie. «Ily a eu, en 1960, le premier festival européen de jazz dans cette salle. Dans ma jeunesse, j’ai vu des artistes ou bien des groupes qui étaient des stars à cette époque, venir chanter. Sur la scène, on y a vu les Surfs, Sheila ou encore Frank Alamopar exemple. Il y avait aussi d’autres spectacles de qualité et un orchestre attitré au dancing. Le cinéma Antipolis c’était mythique avec de très belles affiches. À cette époque il était l’un des cinq cinés de la cité avec le Rex, le Palmarium ,le
Ritz à Juan et le Fontonia àLa Fontonne. » Selon René Pettiti, une autre mémoire d’Antibes, l’Antipolis était le cinéma le plus important en taille de la région : « On y accédait par le boulevard Wilson où sont aujourd’hui les établissements Gabaï. Il y avait une grande salle avec un espace qui, durant les entractes, était réservé à la pratique de la boule et autres jeux de hasard de casino. J’y ai vu plusieurs films mais aussi des pièces de théâtre ».
Une salle construite par Claude Renoir
René Pettiti a d’ailleurs retrouvé dans sa collection une publicité de qui vante ainsi les mérites de l’établissement : « Vous trouverez toujours un fauteuil confortable, un cadre agréable, un spectacle impeccable, les meilleurs films au théâtre Antipolis – le plus beau théâtre cinématographique de la Côte d’Azur, salle climatisée avec salle de jeux, baccara et boule, ouvert toute l’année. »
Cette salle avait été construite à l’aube des années trente par Claude Renoir, le troisième fils du peintre Auguste. En , le cinéma a été vendu à un homme d’affaires russe qui venait de s’installer dans la cité des Remparts, Nioma Samsovici.
En moins de deux ans cet homme d’affaires aux nombreux projets culturels, avait également ouvert deux autres salles de cinéma : le Rex qui se situait en face de la poste et le Palmarium sur la place De-Gaulle, à l’époque place Macé. En , Nioma Samsovici cède l’Antipolis aux cinq frères Gabaï qui possédaient un commerce : Aux Meubles modernes. Ces derniers laisseront le cinéma en l’état. Dans ce qui était devenu l’arrière-boutique du commerce on pouvait toujours y voir les sièges rouges, l’écran et la scène.