Nice-Matin (Cannes)

Juan Carmona : le flamenco, musique sans frontières

Considéré comme l’un des meilleurs interprète­s de sa génération, il vagabonde sur les chemins aériens du « duende ». Le guitariste est ce soir sur la scène de « Terrasse on air »

- PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE DEPETRIS

Le célèbre guitariste et compositeu­r de flamenco Juan Carmona sera ce soir, à 21 h 30, avec son quartet sur la scène de « Terrasse on air » pour un concert exceptionn­el.

Ce concert est particulie­r ?

Oui, c’est la première fois que je remonte sur scène depuis février. J’en suis infiniment heureux. Suite à la pandémie, toutes mes tournées (au Canada, États-Unis et Maroc) ont été annulées. Le contact avec le public est essentiel. La musique, c’est la présence et le partage des émotions. J’ai profité de ce confinemen­t pour avancer sur des projets importants comme celui que je vais bientôt finaliser avec des musiciens venus de nombreux pays et horizons. Pendant cette période je n’ai pas eu envie de m’exprimer sur les réseaux sociaux. J’ai juste réalisé une vidéo en hommage au dévouement et à l’abnégation de nos soignants.

Quel programme ?

J’ai envie de revisiter des thèmes que j’avais enregistré­s il y a quelques années, mêlés à des thèmes nouveaux. Un voyage entre tradition et modernité avec des couleurs originales, parfois très jazz ou très cubaines au carrefour de toutes les influences qui m’inspirent et qui partent de mes racines profondes.

Je vais le partager en quartet avec Domingo Patricio à la flûte, El Bachi à la basse et Israël Suarez aux percussion­s, une formation intimiste qui constitue un écrin musical de choix pour ma guitare.

Vos inspiratio­ns ?

Ma musique se nourrit de rencontres. La seule façon pour le musicien autodidact­e que je suis d’évoluer, c’est d’être en contact permanent et direct avec la musique et les musiciens. Toutes les musiques fortifient mon imaginatio­n et c’est à leurs sources que je puise mon inspiratio­n. Je baigne dans toutes ces traditions flamencas de la ville de Jerez qui sont les plus anciennes et les plus vivantes d’Andalousie, en restant en contact avec les familles qui ont inventé cette musique.

Mais je suis à l’écoute permanente des innovation­s qui me permettent de réinventer en quelque sorte un flamenco beaucoup plus actuel, avec des harmonies puisées dans les compositio­ns classiques de Manuel De Falla ou de Joaquin Turina, mais aussi dans le jazz et les musiques brésilienn­es si riches. Et puis il y a toujours les rencontres : l’été dernier, j’ai partagé la scène avec

Chick Corea. Cela m’a positiveme­nt beaucoup marqué.

Comment définiriez-vous le flamenco ?

Ce n’est pas un phénomène de mode, c’est une musique qui n’a pas de frontières et qui s’ouvre à tous les horizons en évoluant sans cesse entre tradition et modernité. C’est pour cela que les expérience­s que je vis dans le monde entier sont à la fois toujours nouvelles mais intensémen­t profondes.

Savoir +

Samedi 1er août à 21 h 30, terrasse du palais des Festivals. Places 25 euros (plein), 20 euros (réduit), 15 euros (– de 26 ans), 10 euros (– de 12 ans). Billetteri­e sur www.cannestick­et.com et sur le lieu dès 20 h. Billetteri­e du Palais des Festivals de 10 à 13 heures et de 15 à 19 heures. Rens.04.92.98.62.77.

 ?? (Photo Ph. D.) ?? Juan Carmona est l’un des meilleurs guitariste­s et compositeu­rs de flamenco de sa génération.
(Photo Ph. D.) Juan Carmona est l’un des meilleurs guitariste­s et compositeu­rs de flamenco de sa génération.

Newspapers in French

Newspapers from France