Nice-Matin (Cannes)

Venez explorer la grotte de Sieur Gardanne

Ce samedi, la rédaction vous emmène à la découverte d’un bandit de légende et d’une grotte qui lui a servi de refuge à Théoule-sur-Mer

- ALIENOR RUEL JUAN TENDERO-TOURNE

Non loin de la pointe de l’Aiguille, en longeant la côte théoulienn­e en direction du Var, se trouve une grotte d’une beauté rare. Fruit d’une évolution de plusieurs millions d’années, le site se niche au pied du parc départemen­tal de l’Esterel. Durant des milliers d’années l’endroit était sans nom, jusqu’à ce qu’un homme, change le destin de cette grotte. Une légende se transmet dans les récits de Théoule, celle du Sieur Gardanne réfugié dans sa grotte. Dans les Alpes-Maritimes, la contreband­e est chose commune à la fin du XVIIIe siècle. Nice appartient encore au duché de Savoie et les frontières françaises sont délimitées à l’est par le fleuve Var. Les marchandis­es ne circulent pas encore comme aujourd’hui, ouvrant une grande possibilit­é à un marché noir.

Un homme rusé

Gardanne, quinquagén­aire agile et rusé, fait du trafic de contreband­e entre le duché de Savoie et Cannes. Et pour cacher sa marchandis­e et leurrer les douaniers, il achète au passage des poissons frais aux pêcheurs de haute mer, croisés aux abords de l’archipel de Lérins.

Pris sur le fait

Un jour, alors que le contreband­ier poursuit son manège habituel, les douaniers le surprennen­t la main dans le sac. Mais au lieu de faire une perquisiti­on sur place, les « vigiles de la mer » décident d’attendre et de prendre le Sieur Gardanne par surprise. La nuit suivante, ils prennent en filature la chaloupe du brigand. Se sentant suivi, le malfrat natif de Cannes, décide de ne pas poursuivre son chemin jusqu’à Cannes, mais de chercher refuge près de Théoule-sur-Mer, dans l’une des nombreuses criques cachées le long de la baie théoulienn­e. Il choisit la grotte que l’on connaît aujourd’hui, avec l’espoir d’échapper à ses poursuivan­ts… Manque de chance, les douaniers le retrouvent et lui ordonnent de se rendre. Furieux, il jette la marchandis­e à la mer et se sauve de justesse par une brèche minuscule, proche de la grotte. Cette issue de secours lui permet de s’enfuir et d’arriver à Cannes avant les douaniers ! C’est ainsi, que la grotte a pris le nom de Gardanne ! L’histoire s’est-elle vraiment déroulée comme ça ? C’est en tout cas la thèse des Théouliens, dont le maire Georges Botella. À lire aussi « Théoule-sur-Mer Sentinelle de l’Estérel » livre que l’on trouve à la mairie ou l’office de tourisme.

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