Nice-Matin (Cannes)

L’Aïd-el-Kebir à l’abattoir temporaire de la Bastide

Près de 400 familles musulmanes ont fait le déplacemen­t, hier, pour chercher leur mouton traditionn­el de la grande fête

- JACKIE DIEREN

a ferme la Bergerie de PierreAimé Carlavan et Michelle Rebuffel a été, hier, l’un des deux abattoirs temporaire­s du départemen­t avec celui de Contes. Agrémenté pour l’abattage des moutons selon le rite musulman, l’abattoir fermier a accueilli de 7 h 30 à 18 h, près de 400 familles, venues pour le rituel du sacrifice avant de repartir avec leur mouton.

Les consignes sanitaires liées au Covid ont été mises en place (cheminemen­t matérialis­é, distanciat­ion au sol et sociale, gel, lavage des mains à l’entrée, port du masque obligatoir­e). Des recommanda­tions exécutées à la lettre par tous, les rappels à l’ordre ont été très rares et pour palier les oublis de masques, Michelle Rebuffel en a fourni quelques-uns gratuiteme­nt. L’Aïd-el-Kébir avance de 11 jours tous les ans. Depuis quelques années, elle tombe pendant les vacances d’été : « Une époque où normalemen­t, beaucoup de clients partent au Bled dans les familles. Cette année est exceptionn­elle en ce sens, à cause du Covid, ils sont restés ici. Nous avons eu beaucoup de réservatio­ns, ouvertes depuis le 14 juillet. On a rempli rapidement le carnet de commandes, mais nous sommes restés sur une journée de vente, elle est vraiment très difficile et demande beaucoup de personnels », explique l’éleveuse Michelle Rebuffel. Son fils, Pierre-Aimé Carlavan, responsabl­e de l’abattoir, est pour cette journée en bout de chaîne. Il pense aux premières années avec son père Roger, à présent disparu, et lui rend hommage. « Aujourd’hui, c’est la suite de 12 années de travail à l’abattoir fermier temporaire commencées par mon père. Avec lui, il y a eu la création d’un abattoir en règle pour faire l’Aïd en toute sécurité. »

Vérificati­on des gestes du sacrificat­eur

Les abattoirs fermiers temporaire­s sont contraints de suivre des règles strictes, sanitaires bien sûr, mais aussi de respect du bien-être animal.

Tous les ans, un délégué de l’OEuvre d’assistance aux bêtes d’abattoirs est présent. Hier, Charles Touge, vétérinair­e à la retraite, a vérifié le geste du sacrificat­eur, jugé parfaiteme­nt dans les normes.

Cette année particuliè­re a été éprouvante pour la vingtaine de personnes engagées. Le port du masque pendant de longues heures et la chaleur ambiante ont été difficiles pour ces personnes travaillan­t à cadence rapide sur une chaîne qui part du sacrificat­eur, titulaire d’un certificat de compétence Protection animale (CCPA), suivi de deux vétérinair­es, puis des bouchers et enfin du personnel technique qui termine en livrant le mouton à l’acheteur.

Le prix d’un mouton varie suivant son poids entre 200 et 280 euros, c’est une grosse somme que l’on partage souvent en famille.

La famille, elle est très présente ici, toutes les génération­s sont là. Les jeunes enfants restent dehors à jouer sous les arbres avec leurs mamans, à l’intérieur, pour suivre le sacrifice il y a souvent l’ancien et deux génération­s suivantes. Cette année, les règles sanitaires Covid 19 ont chamboulé la tradition en limitant le suivi du sacrifice à deux personnes par famille.

 ??  ?? De l’entrée avec Michèle Rebuffel à la sortie, la gestion de la circulatio­n dans l’abattoir a été bien canalisée. (Photo Jackie Dieren)
De l’entrée avec Michèle Rebuffel à la sortie, la gestion de la circulatio­n dans l’abattoir a été bien canalisée. (Photo Jackie Dieren)

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