Rebondissements et Chutes libres avec Pratt
Le Théâtre Le Tribunal accueille le comédien dès demain pour quatre représentations de son spectacle. Huit histoires avec huit fins surprises !
De retour ! Permettant d’appliquer le protocole à la lettre, le théâtre Le Tribunal programme Manu Pratt. Dès demain, le comédien assure les représentations de Chutes libres. Un spectacle rythmé qui laisse toute sa place à la surprise…
Chutes libres, c’est d’abord un recueil de nouvelles c’est ça ?
Oui, je l’ai écrit il y a de cela une bonne dizaine d’années. Il a été lu par une copine sur scène. Et après je me suis dit que ce serait pas mal d’en faire un spectacle. Ce sont huit petites histoires qui n’ont aucun rapport les unes avec les autres. Et je ne voulais pas essayer de créer un lien bateau…
Alors ?
Dans un chapeau sur la scène, il y a huit papiers avec le titre de chaque histoire. Ce sont les spectateurs qui, en piochant un papier au hasard, décident de l’ordre du spectacle.
Pour vous c’est aussi un défi !
Le spectacle ne sera jamais le même dans son énergie, oui. Parce qu’il y a des sketchs plus longs, plus durs… Mais je vous rassure, on est toujours dans l’humour ! Les tonalités sont vraiment différentes. Mis à part le début et la fin qui structurent la représentation, tout le reste est dû au hasard !
Sans trop en dire, vous allez explorer quel univers ?
Toutes les histoires reposent sur un même principe, très simple : c’est une situation du quotidien des plus banales qui va accueillir un petit grain de sable. À partir de là, tout va basculer dans l’horreur la plus complète. Les degrés varient ensuite ! On aborde la vengeance, un réveil qui se passe mal, un coiffeur pas très net… L’idée c’est aussi de dire que l’on peut tous être victimes, tous être coupables.
Quitte parfois à se perdre entre les deux ?
Complètement ! Le public peut adorer un personnage et, au final, en avoir peur ! Parce qu’il y en a qui ne sont pas franchement rassurants. En fait, j’ai fait en sorte de toujours proposer une chute pour chaque nouvelle. C’était ma contrainte.
Vous retrouvez peu à peu le public, ça doit faire du bien !
Oh oui. La dernière date que j’avais assurée c’était le février. J’ai rejoué le juillet. En trente ans cela ne m’était jamais arrivé de ne pas jouer pendant six mois ! Il faut en profiter, d’autant plus que les conditions sanitaires sont maximales au théâtre Le Tribunal, on a une demi-jauge et c’est un lieu qui a des fenêtres. Le protocole est idéalement appliqué.
Le confinement, une période qui vous a été inspirante ?
Pas du tout ! Je suis rentré en confinement intellectuel et artistique complet. Mon coeur était sec… comme une pierre. J’ai perdu tout sens de l’humour, j’étais dans la tristesse des gens. Noyé. Durant cette période avec ma compagne, nous avons ouvert une ligne d’écoute. En tant qu’extravailleurs sociaux nous avons répondu aux gens tous les jours de heures à heures, minuit. Nous avons pu les rediriger vers les services idoines et surtout les écouter.
Une sacrée aventure…
Il y a eu de très belles rencontres, oui. Mais également des choses hypers dures.
Et cela ne vous a pas donné envie d’écrire à partir de cette expérience ?
Non, la misère était trop forte. Ce serait indécent. En ce moment, je crée un nouveau one-man. Je vais parler de choses dures parce que cela m’intéresse, comme toujours. Mais pas de ça. Quand il y a trop de souffrance, je ne peux pas. Il y a eu des humoristes qui ont fait des choses marrantes sur le Covid-, d’autres moins… Quoi qu’il en soit, je ne sais pas comment ils font. Personnellement, je me suis plus mis à la cuisine. C’était ça mon activité confinement ! À chacun sa méthode de survie.
Chutes libres, de Manuel Pratt, demain, jeudi, vendredi et samedi à 20 h 30, au théâtre Le Tribunal, 5 place Amiral-Barnaud à Antibes. Tarifs : 8 à 16 euros. Rens. 06.43.44.38.21.
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