Nice-Matin (Cannes)

Denise : « Je n’ai pas de nouvelles de certains amis »

- STÉPHANIE GASIGLIA

« Grâce à Dieu, je n’ai rien et ma famille non plus », souffle Denise. La voix brisée, elle ajoute : « Mais je n’ai pas de nouvelles de certains amis ». Lorsque l’explosion a tout balayé, cette mère de famille libanaise âgée de 54 ans qui a des attaches à Nice et à Paris, était dans sa voiture sur l’autoroute. « J’allais chercher ma fille qui rentrait du travail, mais il y avait de gros embouteill­ages à cause d’une manifestat­ion devant le ministère de l’énergie », explique-t-elle. « J’étais au téléphone avec elle. Je voulais prendre une autre route pour éviter les bouchons. Si je l’avais fait je serai sous les décombres », raconte encore Denise. Soudain, elle raconte avoir entendu un bruit énorme : « Ma voiture a avancé toute seule de plus d’un mètre », portée par la puissance de l’explosion. « J’ai vu un grand champignon rose et gris dans le ciel », s’étouffe Denise. « C’était tellement horrible, j’ai cru que c’était une explosion dans la manifestat­ion, j’ai eu tellement peur pour ma fille... je criais : tu es où au téléphone... mais, heureuseme­nt, elle allait bien. » Son fils qui habite aussi à Beyrouth est indemne : « Je l’ai eu immédiatem­ent après au téléphone, on n’arrivait pas à s’arrêter de pleurer. » Denise est traumatisé­e, mais elle veut aller de l’avant : « Maintenant il faut essayer de voir comment on peut aider, apporter de la nourriture aux soignants et à ceux qui n’ont plus rien. » D’autant plus compliqué qu’à Beyrouth, ditelle, le virus est encore très actif, à tel point que la ville « est de nouveau en confinemen­t et que dès demain (jeudi), on ne devait plus aller au travail pour au moins 5 jours », affirme la quinquagén­aire. Dans son quartier les maisons ont été épargnées, « juste quelques dégâts minimes » .Elleinsist­e:« Il faut que la solidarité se mette vite en place. »

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(DR)

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