Nader Al Bacha, à Antibes : « Une nouvelle fois, le Liban va se relever »
« Je suis triste pour mon pays. Mais une nouvelle fois, le Liban va se relever. » Nader Al Bacha, un restaurateur antibois ayant notamment fait ses armes de cuisinier à l’Élysée, a vécu au Liban jusqu’à ses 20 ans avant de venir habiter en France. Pour lui, la terrible explosion qui a détruit des pans entiers de Beyrouth n’est qu’un énième événement tragique qui vient entacher l’image du pays qu’il chérit tant. « Au Liban, j’ai connu la guerre. Mais on ne peut pas le résumer à cela. Le Liban, c’est une histoire, une culture extrêmement riche. » De la tristesse à la colère, il n’y a qu’un pas. Nader Al Bacha laisse alors la révolte qui sommeille en lui se réveiller : « Depuis que j’ai quitté le Liban il y a 20 ans, le pays fait deux pas en arrière à chaque pas en avant. Quand j’y habitais, les gens ne mourraient pas de faim. Aujourd’hui, avec la crise économique, c’est le cas. Le peuple libanais, malgré toutes les guerres et les crises qu’il a vécues, aime vivre et faire la fête. Le problème, c’est que l’État ne joue pas son rôle. Mon pays ne mérite pas tout ça. » J. T.
Le magnat de nationalité française, Iskandar Safa, gère des affaires dans le monde entier, y compris, à Mandelieu-La Napoule, à travers son Domaine de Barbossi, mais il n’oublie pas pour autant son pays natal. Le tycoon est né en 1955 à Beyrouth, ville où il a d’ailleurs installé les sociétés mères de « toutes nos activités à travers le monde », précise le Franco-Libanais. « Des bureaux situés en centreville, quasi comme le port, qui ont été intégralement dévastés. Grâce à Dieu, il n’y a pas eu des victimes », témoigne-til.
Iskandar Safa, joint par téléphone, n’était pas au Liban au moment du drame. Il a découvert les photos et vidéos « terrifiantes. Cela s’apparente davantage à une explosion nucléaire », dit-il, dénonçant la présence « inacceptable, de 2 700 tonnes de produits inflammables stockés dans le port ». Mais aussi une « gouvernance calamiteuse. C’est non seulement toute la ville qu’il faut reconstruire, mais également la gouvernance qu’il faut changer. Le Liban, qui doit en tirer les conséquences et se choisir une gouvernance qui tienne la route, ne mérite pas ce coup très dur. Mais il s’en est toujours sorti. Il s’en sortira encore. »