Nice-Matin (Cannes)

Malavard se met hors-jeu

L’emblématiq­ue capitaine a décidé de mettre un terme à sa carrière. Un décision difficile

- SYLVAIN MUSTAPIC

Symbole d’un Stade Niçois en pleine ascension ces dernières années, Jérémy Malavard a pris la décision de raccrocher les crampons, à tout juste 30 ans. Une informatio­n officialis­ée par le club et un choix tout sauf simple pour ce Niçois pur jus, passionné de rugby depuis sa plus tendre enfance. « Quand tu as tout construit autour de cette passion, de cette envie de devenir rugbyman, c’est dur », souffle-t-il. Deuxième en 2019, troisième en 2020 des Victoires du sport, c’est un acteur majeur du sport niçois de ces dernières années qui se met hors-jeu. « J’appréhenda­is vraiment cette officialis­ation, mais elle était inévitable », avoue-t-il au moment de débuter cet entretien sur le chemin de l’entraîneme­nt...

Jérémy, pourquoi avoir pris la décision d’arrêter ta carrière ?

J’ai eu une opportunit­é profession­nelle qui ne pouvait pas se refuser. Je ne peux pas en dire plus, mais j’avais jusqu’à mes  ans pour m’engager dans cette voie-là. Si la limite d’âge avait été à  ans, j’aurais tiré encore un peu...

Cette décision a-t-elle été difficile à prendre ?

Bien sûr. C’est la décision la plus difficile que j’ai eue à prendre de toute ma vie. Le fait de ne plus être seul et d’être père de famille me fait penser que c’est le bon choix. Pour moi, c’était une opportunit­é presque inespérée. J’ai travaillé en ce sens pendant un moment.

J’ai passé l’équivalent d’un Bac L à l’âge de  ans pour pouvoir me présenter au concours. Cela m’a demandé des efforts, mais c’est quelque chose de réfléchi. Le rugby c’est bien, mais on ne joue pas en Top . Je n’ai pas   € de côté ou de quoi investir dans un restaurant ou une affaire. C’était la décision à prendre. Ce n’est pas un choix par défaut, je m’engage dans quelque chose qui me plaît.

« Leur montrer l’identité niçoise » Comment a réagi le club ?

La politique du Stade Niçois depuis quelque temps est d’accompagne­r les joueurs dans leur après-carrière. Le club se veut familial donc les dirigeants souhaitent qu’il y ait quelque chose à côté du volet sportif, et ils ont été en adéquation avec leur discours. Ils m’ont conforté dans mon choix. La direction et les coachs ont été compréhens­ifs, bienveilla­nts. Ce qui ne m’a pas surpris. Mais aidé.

Tu es toutefois présent depuis le début de la préparatio­n et tu le seras jusqu’au er septembre. Pourquoi ?

Pour que la coupure ne soit pas trop brutale. On n’a pas fini la saison, on n’a pas savouré les derniers instants, bref c’est la pire des situations. C’était aussi une demande de David (Bolgashvil­i, l’entraîneur général), qui souhaitait que je sois là pour intégrer les nouveaux joueurs, leur montrer ce qu’est l’identité niçoise afin de les en imprégner le plus possible et accompagne­r le groupe. C’est une décision commune.

« Je ne tourne pas le dos au club » Une forme de passage de témoin...

En quelque sorte. J’ai commencé à  ans au Racing, aujourd’hui je suis le dernier licencié du RRCN encore en activité. Même si je ne suis personne tant il y a de grands noms qui sont passés par le club, c’est symbolique pour moi. J’ai envie que les nouveaux joueurs se sentent chez eux, comprennen­t où ils ont mis les pieds et pourquoi ils sont là. Quant aux ‘’anciens’’, je ne pouvais pas les quitter comme ça. C’est des mecs avec qui j’ai vécu beaucoup de choses, notamment lorsqu’on est montés de Fédérale  en Fédérale . J’ai un lien affectif particulie­r avec ces gars et ce club, donc il ne pouvait pas en être autrement.

Comment le groupe a-t-il accueilli cette annonce ?

Sur la fin, c’était un peu un secret de Polichinel­le. Je les vois plus que ma famille donc c’est difficile de le cacher. Tout le monde n’était pas au courant, mais ça commençait à se savoir. Ils comprennen­t. Ils m’ont tous pris dans les bras à la fin, m’ont tapé dans la main. Le plus triste dans l’affaire c’est sûrement moi.

Vu ton attachemen­t au club, tu ne devrais pas trop t’en éloigner. Pourrais-tu tenir un autre rôle au Stade Niçois ?

On va définir les termes exacts par la suite, mais c’est prévu. Même si je ne décide de rien, c’était une demande de ma part dès le départ. Je ne veux pas tourner le dos au club : je suis d’ici et si je peux aider d’une quelconque manière, je me mettrai avec plaisir à la dispositio­n du club en fonction de mon emploi du temps.

Nice attend Fabbri

Dans le sens des arrivées, le Stade Niçois est sur la piste du 2e ligne français Geoffrey Fabbri (28 ans) en provenance de Provence Rugby (Pro D2). Il lui reste à passer la visite médicale. Formé à Oyonnax, ce joueur puissant apporterai­t son expérience des niveaux supérieurs, lui qui compte pas moins de 28 apparition­s en Top 14, 56 en Pro D2 et 15 en coupes d’Europe. Victime d’une fracture ouverte tibia-péroné de la jambe gauche en janvier dernier, il pourrait ainsi se relancer au sein de l’ambitieux projet azuréen.

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(Photo NM) Jérémy Malavard a longtemps montré la voie. Il prend un autre chemin.

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