Nice-Matin (Cannes)

CINÉS : VOUS LEUR MANQUEZ

Spectateur­s aux abonnés absents, salles vides, blockbuste­rs déprogramm­és en série… Depuis le déconfinem­ent, le 7eart est en grande difficulté. Les profession­nels tirent la sonnette d’alarme

- LAURE BRUYAS lbruyas@nicematin.fr

-50 à 80%:la fréquentat­ion est en chute libre Les bons films à voir en salle ou en plein air

Il n’y a personne, personne, personne… On est en péril », soupire, fataliste, Thierry Duchêne. L’exploitant du Cinéma des Variétés et du Rialto à Nice a envisagé un temps de fermer ses salles. Avant de se raviser.

Strapontin­s déserts, films américains déprogramm­és ou repoussés, production­s vendues aux plateforme­s… 2020 est un été noir pour les salles obscures.

Les chiffres sont plus que dans le rouge : depuis le 22 juin et la reprise de l’activité du secteur après le confinemen­t, «onestà moins 80 % de fréquentat­ion en moyenne sur les salles généralist­es. Les cinémas d’art et d’essai annoncent moins 50 à moins 60 % », indique Didier Tarizzo, président de l’Union des cinémas du sud de la France. Il est catégoriqu­e : « C’est dur pour tout le monde y compris pour les gros. Tout le monde perd de l’argent. C’est une catastroph­e ».

Preuve de la déconfitur­e de la profession : en France, les fermetures (temporaire­s) de salles se multiplien­t, du mythique Grand Rex à Paris au Cesar à Marseille. Dans les Alpes-Maritimes, pour l’instant, les exploitant­s résistent. Tant bien que mal.

« Pas de films à la hauteur »

« Quelle est la part de clients qui ne viennent pas à cause du Covid ? On n’a pas la réponse… », s’interroge Dider Tarizzo. Pour lui, la cause principale du marasme, c’est qu’ « il n’y a pas de films à la hauteur de la demande ». Et d’énumérer : « Kaamelott devait sortir en août : annulé. Top Gun ? Reporté à 2021. Mulan ? Directemen­t en streaming. Bronx d’Olivier Marchal : vendu à Netflix. Brutus VS Cesar ? Vendu à Amazon ».

Mario Tommasini, le patron des Pathé de Nice (gare du Sud, Masséna, Lingostièr­e) veut rester optimiste et avance de « belles surprises » du côté de la production française (lire ci-dessous).

Vingt entrées par séance

« Oui, concède Didier Tarizzo, le jour de la sortie des Blagues de Toto, j’ai fait cent entrées quand j’en fais à peine vingt les autres jours… » Mais, pour lui, le compte n’y est pas. « Pourquoi vous allez vous enfermer pour un film qui ne fait pas rêver ? Il nous faut des locomotive­s et de la diversité pour repartir ! », affirme Didier Tarizzo.

Qui tire la sonnette d’alarme : «Onvasouffr­ir jusqu’au premier trimestre 2021. Quelle va être la capacité des salles à tenir et surtout, combien de temps ? Depuis sa nomination, la ministre de la Culture ne s’est pas exprimée sur notre secteur. Il est urgent d’obtenir la reconducti­on des mesures de chômage partiel au-delà de septembre et de vraies aides : celle de la région Sud est

(1) très en dessous de ce que l’on attendait ! »

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% de fréquentat­ion en moins, un été meurtrier pour les salles de la région. (Photo Eric Ottino)

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