« C’est le désert de Gobi »
Une reprise « catastrophique » au cinéma Casino à Antibes
Claire Toquet est propriétaire du cinéma Casino, à Antibes. Un petit complexe géré en famille depuis des années. La crise, elle connaît. Ça n’est ni la première, ni la dernière qu’elle et le monde du septième art traversent. Mais elle l’admet, celle-ci est tout de même relevée. «Onarouvert dès que l’État nous l’a autorisé, le 22 juin. Le public était optimiste. On a redémarré l’activité globalement de manière positive. » Sans verser dans l’optimisme irrationnel, la gérante espère que cela va durer. Et mieux, que l’on va vite retrouver une fréquentation digne de ce nom.
« Les pertes sont énormes »
« Mais depuis, c’est catastrophique. Il faut être réaliste, le panel de films n’est pas énorme. Nous souffrons de l’absence de blockbusters, les films français sont moyens… C’est le désert de Gobi. Par jour, nous accueillons au maximum entre 80 et 90 spectateurs. Alors qu’en juillet et août 2019, nous avons fait environ 13 000 entrées. » Soit une moyenne de plus de 200 spectateurs par jour. Une chute vertigineuse, une catastrophe monumentale. « Je comprends que certains cinémas aient décidé de fermer pour rouvrir plus tard. Les pertes sont énormes. Nous avons décidé de ne pas fermer sauf certains jours très creux, pour freiner un peu les pertes. »
Pis, comme l’ensemble de ses confrères, Claire Toquet « travaille au jour le jour. On verra bien, c’est très difficile de faire des prévisions ». Comme partout, le même espoir. « À la fin du mois sortira le dernier film de
Christopher Nolan, Tenet .Là, on va voir si le public revient pour voir une grosse production américaine ou non. » « Inquiet », dans « l’expectative », Le Casino n’a «aucune visibilité. D’autant plus que l’on entend partout que la situation empire à nouveau. »