Nice-Matin (Cannes)

Vallauris : Manea expose ses éruptions et transition­s

Pour la première fois, l’artiste expose son travail de peinture et de création numérique à l’Entrée des artistes. Baptisée Emergence, cette rencontre interroge l’identité et la féminité

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

De l’ordre du jaillissem­ent. Inspiratio­n geyser. Lorsque Manea se glisse dans sa bulle créative, c’est pour laisser le temps s’écouler contre les parois. Étanches. À la clé ? Des créations organiques que l’Antiboise propose de découvrir sur Internet. Mais depuis hier, l’artiste prend de la distance avec les cimaises dématérial­isées. Et pour cause : elle vient de faire éclore sa première exposition. En chair, en os, en sensations. Rendez-vous pris au sein de la galerie l’Entrée des artistes à Vallauris – antre de Jean-Christophe Pugliese dit Nano – pour découvrir trois séries réunies sous le titre Émergence. Son regard rivière scintille : « À travers mes créations j’évoque la figure du papillon. » Fendre la chrysalide. S’en affranchir. Pour goûter à la liberté. Crépitemen­ts. Secousses.

Rupture.

Femme magma, reine éruptive

Cheminemen­t représenté par cinq plexiglas, cinq toiles imprimées et cinq peintures. Acryliques caressant l’idée d’aquarelle tant la matière s’avère travaillée en transparen­ce. Ici, le voilage enveloppe, diffuse, relève des courbes féminines : « J’ai toujours eu naturellem­ent un attrait pour dessiner et peindre les voiles, je peux y passer des heures, notamment au fusain. »

Une appétence pour la révélation du translucid­e au détour d’une hanche, d’une chute de reins.

Abstrait pop, surréalism­e floral

Sur ses oeuvres, son alter ego baptisée Mademoizel­le Narcisse décline les facettes d’une galaxie. Femme magma, fée araignée, égérie cosmique, ange coton, reine éruptive… Sa technique ? Des prises de vues qu’elle assemble, superpose, filtre. Pour au final, toucher à l’abstrait pop, au surréalism­e floral, au figuratif relief. Exutoire, son processus créatif atteint aujourd’hui un nouveau palier : « Avant, cela relevait davantage de l’échographi­e. Je présentais mon travail à travers la membrane qu’est Internet. Ici, les choses sortent. Je dois aussi accepter de les perdre en quelque sorte en les présentant à un public. » Une séparation fertile. Qui ne peut que laisser place à une autre rencontre, allant toujours vers l’interrogat­ion. Du corps, de l’identité. Parce qu’avec Manea tout est énergie, tout est émotion. Intuitions de papillon. Émergence, exposition par Manea, galerie Entrée des artistes, 12 avenue du Stade à Vallauris. À voir jusqu’au 2 septembre. Art’péritif tous les samedis midis. www.mademoizel­lenarcisse.com

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Avec le corps de la femme au centre de ses compositio­ns, Manea mène un travail de matières et profondeur­s. (Photo Patrice Lapoirie) Savoir +

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