Un nouvel épisode de canicule dès demain
Un nouvel épisode de fortes chaleurs s’installe ce samedi dans le département et devrait durer « 6 à 8 jours », avec des «nuits de plus en plus chaudes» et «éprouvantes» notamment sur le littoral et en milieu urbain.
Les jours et les nuits s’annoncent de plus en chaudes, avec un ciel bleu (excepté sur les premiers reliefs) et un vent faible. Après le pic de la semaine dernière, une masse d’air très chaud se met en place dans le département dès demain.
Les températures encore relativement fraîches hier matin grimperont nettement au-dessus de 30 degrés dans de nombreuses villes du littoral, entre 34 et 37°C partout dans l’intérieur des terres. Un mercure bien audessus des moyennes habituelles (de +2° à +5°C selon les secteurs).
Une période «difficile» et «inconfortable»
Les nuits seront particulièrement chaudes, prévient le centre de prévisions régionales de Météo-France situé à Aix-en-Provence: le mercure ne descendra pas en dessous de 2325°C jusqu’à la fin de la semaine prochaine.
«Ce week-end, le niveau de canicule sera à un niveau très significatif sur la Côte d’Azur, avec probablement un premier seuil de vigilance (jaune) activé», indique un prévisionniste, qui prédit une «période difficile» et hautement «inconfortable» pour les organismes dans les milieux très urbains.
Et, a priori, le début de semaine prochaine s’annonce aussi chaud et sans nuages. Si la tendance reste à préciser, les maximales pourraient amorcer leur descente mercredi aprèsmidi, et ce jusqu’à jeudi-vendredi.
Réchauffement climatique
Ces vagues de chaleur pourraient se multiplier, dans la deuxième moitié de ce mois d’août comme ces prochaines années, avec le réchauffement climatique.
«Des canicules tardives ne seraient pas exceptionnelles, explique la climatologue Cécile Guyon, la région en a connu en 2019, 2016 et 2015.» L’experte scientifique prédit des «canicules plus fréquentes» et «plus intenses». «La tendance des températures moyennes actuelles de la décennie est anormale de 0,4 degrés», corrèle-telle.
S’il n’est pas comparable à l’été 2003 «d’une intensité exceptionnelle» , cet été 2020, chaud et sec, fait suite à un printemps, le deuxième le plus chaud enregistré en France et à l’hiver le plus doux depuis le début des mesures.
«La machine (du réchauffement climatique) est en marche, poursuit Cécile Guyon, le confinement n’a pas suffi à enrayer ce mécanisme à l’inertie très élevée.»
Pas de pluie depuis «une quarantaine de jours» parfois
Autre indicateur, la sécheresse météorologique qui a été exceptionnelle au mois de juillet (32% de précipitation en moins que la normale). «Il n’a pas plu depuis une quarantaine de jours à certains endroits des Alpes-Maritimes», indique la climatologue. Ces conditions de sécheresse (qui réduisent le phénomène d’évaporation de l’eau du sol limitant la montée des températures) «augmente le risque de canicule», ajoute-t-elle. La tristement célèbre canicule de 2003 est, de loin, la plus intense ressentie en France depuis l’aprèsGuerre. Cet épisode est responsable, d’après les chiffres officiels, de 19 490 morts en France (et autour de 70 000 en Europe).
On connaît moins la canicule de 1983, mémorable pour sa longueur : les fortes chaleurs se sont maintenues au moins 22 jours d’affilée, touchant particulièrement le sud de la France et l’Italie.
La météo avait enregistré des températures à 42,5 °C à Saint-Raphaël le 31 juillet 1983.
L’année dernière aussi, deux périodes de canicules s’étaient enchaînées en juin et juillet et avaient fait tomber plusieurs records de températures datant de 2003. Elles s’étaient déroulées onze mois seulement après celle de 2018, une des plus longues.