Nice-Matin (Cannes)

Un nouvel épisode de canicule dès demain

- PIERRE-MICKAËL AYI

Un nouvel épisode de fortes chaleurs s’installe ce samedi dans le départemen­t et devrait durer « 6 à 8 jours », avec des «nuits de plus en plus chaudes» et «éprouvante­s» notamment sur le littoral et en milieu urbain.

Les jours et les nuits s’annoncent de plus en chaudes, avec un ciel bleu (excepté sur les premiers reliefs) et un vent faible. Après le pic de la semaine dernière, une masse d’air très chaud se met en place dans le départemen­t dès demain.

Les températur­es encore relativeme­nt fraîches hier matin grimperont nettement au-dessus de 30 degrés dans de nombreuses villes du littoral, entre 34 et 37°C partout dans l’intérieur des terres. Un mercure bien audessus des moyennes habituelle­s (de +2° à +5°C selon les secteurs).

Une période «difficile» et «inconforta­ble»

Les nuits seront particuliè­rement chaudes, prévient le centre de prévisions régionales de Météo-France situé à Aix-en-Provence: le mercure ne descendra pas en dessous de 2325°C jusqu’à la fin de la semaine prochaine.

«Ce week-end, le niveau de canicule sera à un niveau très significat­if sur la Côte d’Azur, avec probableme­nt un premier seuil de vigilance (jaune) activé», indique un prévisionn­iste, qui prédit une «période difficile» et hautement «inconforta­ble» pour les organismes dans les milieux très urbains.

Et, a priori, le début de semaine prochaine s’annonce aussi chaud et sans nuages. Si la tendance reste à préciser, les maximales pourraient amorcer leur descente mercredi aprèsmidi, et ce jusqu’à jeudi-vendredi.

Réchauffem­ent climatique

Ces vagues de chaleur pourraient se multiplier, dans la deuxième moitié de ce mois d’août comme ces prochaines années, avec le réchauffem­ent climatique.

«Des canicules tardives ne seraient pas exceptionn­elles, explique la climatolog­ue Cécile Guyon, la région en a connu en 2019, 2016 et 2015.» L’experte scientifiq­ue prédit des «canicules plus fréquentes» et «plus intenses». «La tendance des températur­es moyennes actuelles de la décennie est anormale de 0,4 degrés», corrèle-telle.

S’il n’est pas comparable à l’été 2003 «d’une intensité exceptionn­elle» , cet été 2020, chaud et sec, fait suite à un printemps, le deuxième le plus chaud enregistré en France et à l’hiver le plus doux depuis le début des mesures.

«La machine (du réchauffem­ent climatique) est en marche, poursuit Cécile Guyon, le confinemen­t n’a pas suffi à enrayer ce mécanisme à l’inertie très élevée.»

Pas de pluie depuis «une quarantain­e de jours» parfois

Autre indicateur, la sécheresse météorolog­ique qui a été exceptionn­elle au mois de juillet (32% de précipitat­ion en moins que la normale). «Il n’a pas plu depuis une quarantain­e de jours à certains endroits des Alpes-Maritimes», indique la climatolog­ue. Ces conditions de sécheresse (qui réduisent le phénomène d’évaporatio­n de l’eau du sol limitant la montée des températur­es) «augmente le risque de canicule», ajoute-t-elle. La tristement célèbre canicule de 2003 est, de loin, la plus intense ressentie en France depuis l’aprèsGuerr­e. Cet épisode est responsabl­e, d’après les chiffres officiels, de 19 490 morts en France (et autour de 70 000 en Europe).

On connaît moins la canicule de 1983, mémorable pour sa longueur : les fortes chaleurs se sont maintenues au moins 22 jours d’affilée, touchant particuliè­rement le sud de la France et l’Italie.

La météo avait enregistré des températur­es à 42,5 °C à Saint-Raphaël le 31 juillet 1983.

L’année dernière aussi, deux périodes de canicules s’étaient enchaînées en juin et juillet et avaient fait tomber plusieurs records de températur­es datant de 2003. Elles s’étaient déroulées onze mois seulement après celle de 2018, une des plus longues.

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(Photo Sébastien Botella) Les fortes chaleurs s’installe sur le territoire jusqu’à la semaine prochaine.

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