Nice-Matin (Cannes)

La plage des Îles invitée de « Capital » sur M6

Dimanche soir, l’émission Capital, sur M6, met en lumière Les restaurant­s de vos vacances. Parmi eux le plus ancien établissem­ent installé sur le sable de Juan. Rencontre avec la gérante

- PROPOS RECUEILLIS PAR FLORINE AMENTA

Ici, c’est la maison. Dans l’alignement des plages privées de Juan, l’une d’elles se démarque. Elle est différente. Il faut dire que c’est la première plage-restaurant qui a vu le jour dans la station balnéaire. Créée en 1946, la plage des Îles est une grande histoire de famille. Bien plus qu’une simple entreprise. Depuis soixante-quatorze ans, ce lieu à l’atmosphère détendue qui respire la joie de vivre, est chargé d’innombrabl­es souvenirs et d’anecdotes.

À la tête de l’entreprise familiale, Gérard Lanoir, petit-fils du créateur, est épaulé par son associée, Halima Sadallah. Fille d’adoption du lieu, elle n’hésite pas à renouveler, changer, sans pour autant perdre l’état d’esprit qui a fait la beauté et la renommée de l’établissem­ent. Parce que c’est cela qu’Halima Sadallah aime le plus au monde : cette plage, ce bonheur qu’elle lui procure et les sourires.

Quel est le secret pour durer ?

On est une super équipe et on a des clients au top aussi. Le lieu est comme ça grâce aux gens qui y sont. La plage des îles, ce n’est pas une boîte à fric, c’est un état d’esprit qui existe depuis la création. Et ça, ça ne changera jamais. Comme le savoir-faire et le nom des Lanoir inscrit partout.

Un esprit familial donc…

Oui totalement, on se connaît tous, on se soutient et même avec les clients il y a cette relation. C’est devenu très rare un établissem­ent familial comme ça. Et puis Juan-les-pins c’est une station assez intime, ce n’est pas Saint-Tropez ou Cannes donc il y a pas mal de familles qui viennent.

Comment tout a commencé ?

En , mon grand-père n’avait que quelques cabines. Mais petit à petit, on a construit un bar et des bâtiments en dur d’abord du côté de Bijou Plage et, après, dans les années soixante, rue des Îles. La création en , ce n’est pas anodin, c’est l’après-guerre, la belle période où tout est à reconstrui­re. Le moment où les idées fusent pour créer.

Et là, comment ça se passe ?

C’est compliqué ! On a ouvert au tout début du mois de juin, c’était en pleine saison donc c’était dur pour toute l’équipe. Mais on reste super positif quoiqu’il arrive.

Les clients sont-ils au rendezvous ?

Ça va, on a toujours les habitués et les locaux, beaucoup de nos clients reviennent tous les ans. Après cette année on a deux fois moins de transats mais ce n’est pas important pour nous, on veut surtout que la distanciat­ion soit respectée. Là c’est vrai qu’on a beaucoup de Français et des nouveaux aussi. Je pense que c’est l’occasion parfaite de leur faire aimer la Côte d’Azur pour qu’ils reviennent après ! Et les étrangers ont prévu de venir plus tard dans notre établissem­ent vu qu’on est ouvert à l’année.

Vous avez beaucoup investi dans la rénovation…

J’ai tout donné pour ici, j’ai hypothéqué mon appartemen­t, vendu ma campagne, mais je n’ai aucun regret. C’est un challenge, je pense qu’on est capable de le relever. Il faut qu’il reste des endroits où les gens peuvent venir se ressourcer, où ils se sentent chez eux. J’ai mis beaucoup d’argent mais je le savais en répondant à l’appel d’offres. Pour autant on sait que la plage ne sera jamais à nous.

Elle est à l’État mais, ça, on l’accepte.

Qu’est ce qui est resté du passé de l’établissem­ent ?

En souvenir de la plage d’avant la rénovation, j’ai une glycine. Et puis il y a les deux ancres. C’est une histoire de famille, c’était celles du père à Gérard [Lanoir], qui était commandant. Sur tous les vêtements des employés, il y a l’ancre et le mât afin d’honorer son souvenir.

Mais aujourd’hui il n’y a pas que des Lanoir à la direction…

Non ! Il y a moi, qui ne suis pas une Lanoir. Je suis la fille de coeur de Gérard et mon directeur est un ancien d’une plage privée qui n’a pas été renouvelée. Je trouve que c’est ce qui permet à notre établissem­ent de devenir encore plus riche en accueillan­t des profession­nels qui viennent d’ailleurs.

Et vous allez être la première femme à reprendre le flambeau ?

Oui ! C’est mon plus grand plaisir ça ! Je suis un peu militante sur le droit des femmes, en être une à la direction d’une telle entreprise c’est top.

■ Plage des Îles, 41 Boulevard Charles Guillaumon­t, Antibes-Juan-les-Pins 06 160. Téléphone : 04.92.95.41.85. Retrouvez l’établissem­ent à la télé demain, à partir de 21 h 05 dans l’émission Capital diffusée sur la chaîne M6.

 ?? (Photos Dylan Meiffret) ?? Créée il a  ans, la plage des îles garde son état d’esprit familial et jovial. Il est perpétué par Halima Sadallah et Gérard Lanoir, le fils du fondateur des lieux.
(Photos Dylan Meiffret) Créée il a  ans, la plage des îles garde son état d’esprit familial et jovial. Il est perpétué par Halima Sadallah et Gérard Lanoir, le fils du fondateur des lieux.

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