« Il n’était pas question de jouer avec le diable »
La circulation du virus passe à la vitesse supérieure : trois fois plus de personnes sont contaminées par rapport à la fin juillet dans les Alpes-Maritimes. L’Agence régionale de santé a placé le département en « vulnérabilité modérée ».. Les Bouches-du-Rhône passent en zone rouge. C’est ce constat sanitaire qui aurait poussé le maire de Nice à prendre la décision d’annuler les événements sportifs qui réunissent plus de 300 compétiteurs jusqu’à la fin de l’année : « Elle n’a pas été facile à prendre. Je comprends la déception des milliers de sportifs qui, depuis des mois, préparent à travers le monde et surtout dans notre région ces grandes compétitions. J’ai conscience que les organisateurs vont souffrir économiquement de ce choix, mais je ne les laisserai pas tomber. Je leur donne rendez-vous à Nice l’année prochaine. Mais je ne lâche rien quand il s’agit de la protection de la population. C’est ma priorité. » Reste que le maintien du Tour de France du 29 au 31 août a suscité l’ironie de ses opposants. Jean-Christophe Picard, conseiller municipal Europe Ecologie-Les Verts, n’a pas tardé à dégainer un tweet en réponse à celui du maire : « Curieux de prendre comme référence le nombre de compétiteurs et pas le nombre de spectateurs... Une astuce pour maintenir le Tour de France et sa forte visibilité médiatique peut-être ? »
« Je regarde la carte du monde »
Christian Estrosi cependant persiste et signe : « Il n’y a rien de plus important pour moi que la santé des Azuréens. Pas même les contingences économiques.
Cette décision est mûrie : je me suis interdit de jouer avec le diable en faisant comme si le fait de réunir 10 000 coureurs massés dans le sas de départ d’un marathon ou d’un l’Ironman ne comportait aucun risque sanitaire. Quand je regarde la carte du monde, je me rends compte que les pays de l’hémisphère sud ont été durement touchés à l’automne. Je ne suis pas médecin, mais je ne peux pas ignorer un tel constat .»
Sur la question des étapes azuréennes du Tour de France, il répond à distance à ses opposants : « Avec Amaury Sport Organisation, sous l’égide du préfet – comme d’ailleurs dans les 32 départements que la Grande Boucle traversera –, nous avons des réunions quotidiennes d’une extrême rigueur : les protocoles sanitaires qui seront bientôt arrêtés seront extrêmement stricts .»