Jaloux, il torture sa maîtresse : ans de prison
Durant plusieurs mois, un quadragénaire habitant Cannes a infligé les pires sévices à sa maîtresse : menaces, violences… Il a été condamné par la justice et placé en détention
Aimed Misaoui, 42 ans, né à Pierrelatte dans la Drôme et résidant à Cannes, a été condamné par le tribunal correctionnel de Grasse à 4 ans de prison dont un an avec sursis probatoire de trois ans pour avoir menacé de mort et commis des violences habituelles sur I., une femme vulnérable. Des faits qui se sont déroulés entre le mois de mars et le mois d’août, et qui peuvent être considérés comme des actes de torture et de barbarie tant l’agresseur y a trouvé un plaisir sadique…
Brûlures sur les parties intimes
Obsédé par l’idée que sa maîtresse le trompait, Misaoui l’a, durant plusieurs mois, martyrisé en lui infligeant des blessures particulièrement douloureuses, des brûlures sur plusieurs parties de son corps, dont les plus intimes. Avec différents instruments de supplice, dont la lame d’un couteau où la vrille d’un tire-bouchon chauffée à blanc sur une plaque de cuisinière… Même avec un fer à repasser, dont elle porte l’infâme trace violacée sur le bas de son visage, caché par le masque chirurgical de circonstance.
Misaoui a aussi tenté de l’électrocuter avec un sèche-cheveux, épisode dont le président du tribunal, Christian Legay, décrit le mode opératoire :
Il menace de l’électrocuter
« Vous l’avez allongée dans la baignoire bouchée par la bonde et fait couler l’eau pour la remplir jusqu’à la hauteur de votre main qui tenait un sèche-cheveux, en la menaçant de le laisser tomber si elle ne vous livrait pas le nom d’un éventuel amant. »
Des photos témoignent de la brutalité des actes subis par cette femme, venue mercredi témoigner à la barre. Encore traumatisée par ces évènements et terrorisée par la présence de son bourreau dans le box des prévenus, elle assure : « J’ai retiré ma plainte, je ne me porte pas partie civile. » « Avez-vous subi des pressions pour renoncer à votre plainte ? » «Non», dit-elle les mains tremblantes qui trahissent son émoi. Ce que ne manque pas de relever le procureur de la République Manon Duthoit.
« C’est l’émotion, je n’ai pas l’habitude de me retrouver devant un tribunal. »
Une victime terrorisée
« Avez-vous peur ? » insiste le représentant du ministère public qui, malgré le retrait de plainte, a décidé de poursuivre Misaoui, en précisant que celuici aurait pu se retrouver devant la cour d’assises. Elle répond par la négative, ce qui ne trompe personne sur ce qu’elle a enduré.
Pourtant, à plusieurs reprises, elle avait reçu la visite de proches du prévenu. Ces deux frères notamment, qui lui avaient demandé de retirer sa plainte. Interrogé sur les faits, Misaoui assure en haussant la voix : « Elle ment. J’ai découvert qu’elle avait couché avec un ami. Ce n’est pas moi qui ai fait ça, je lui ai seulement donné des gifles ! Il n’y a pas que moi qui viens chez elle. Je ne suis pas le seul à la fréquenter. Son dernier compagnon, un Tchétchène est en prison pour violence conjugale ! »
Père de trois enfants et peintre en bâtiment, domicilié à CannesLa Bocca, il compte une mention sur son casier judiciaire pour vol.
Pour le procureur de la République, « il y a la volonté de la contrôler, d’en faire sa “chose”, c’est le plaisir sadique de dominer sa victime qui fréquente des milieux interlopes. » Elle requiert 5 ans de prison dont 1 avec sursis probatoire et mandat de dépôt.
Un père de famille en concubinage
Aux intérêts de son client Me Eliane Adoul demande en s’adressant au tribunal « avezvous le bon coupable ? La victime n’a pas de relation exclusive avec Misaoui qui a toujours nié son implication dans cette affaire. Il ne vit pas avec elle, mais avec sa compagne avec laquelle il a fondé une famille. »
Le tribunal reconnaîtra Aimed Misaoui coupable et le condamnera à 4 ans de prison, dont un an avec sursis probatoire de 3 ans, mandat de dépôt, interdiction de tous contacts avec la victime et de se rendre à son domicile et obligation de soins.